Les Fruits de mer de l’Est-du-Québec veulent un permis pour le homard du Québec

Un homard dans une usine de transformation des produits de la mer. (Photo d'archives)
Photo : CBC / Robert Short
La direction de l’usine de transformation de produits marins de Matane veut transformer du homard du Québec, ce que son permis actuel ne lui permet pas.
Cette entreprise de Matane, reconnue pour la transformation de crevettes et de crabe, a investi quatre millions de dollars l’an dernier pour agrandir son usine et pour y transformer du homard.
Depuis, l’usine transforme du homard, mais en provenance des provinces maritimes. Les homards sont expédiés de l’Atlantique par camion.
Dotée d’installations à la fine pointe de la technologie, l’usine ne roule toutefois pas à pleine capacité, indique Jean-Pierre Chamberland, porte-parole et président du conseil d’administration.
Les conditions du permis délivré par Québec sont limitées.
L’entreprise ne peut pas s'approvisionner ni auprès des pêcheurs du Québec ni auprès des grossistes du Québec, même si certains grossistes l’ont contactée pour lui vendre du homard, indique Me Chamberland.
Plus tôt cette semaine, le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a profité de l'étude des crédits annuels en agriculture et en pêcheries pour interpeller le ministre responsable, André Lamontagne.
Selon M. Lamontagne, en refusant la demande des Fruits de mer de l’Est-du-Québec, le ministère a suivi la recommandation du groupe d’intérêt public formé, entre autres, de représentants de l’industrie.
Il s’agit d’un comité, a précisé M. Lamontagne, qui vise à maintenir un équilibre entre la capture et la transformation. Il n’est pas exclu, a poursuivi le ministre, qu’une nouvelle demande puisse être traitée plus favorablement.
Pour le député de Matane-Matapédia, la transformation d’une plus grande quantité de homards à Matane ouvrirait la porte à de nouvelles embauches. Même s’il s’agit de travailleurs étrangers, ils contribuent à faire tourner l’économie locale, fait valoir le député. Il ajoute avoir déjà présenté ses arguments en privé au ministre Lamontagne.
Pascal Bérubé s’interroge par ailleurs sur le rôle du comité d’intérêt public. On peut, dit-il, penser que certaines entreprises qui sont dans le même domaine vont plaider qu'il n’y a pas de place pour un nouveau joueur. Mais la prétention des dirigeants des Fruits de mer de l'Est-du-Québec, c'est que des débouchés, il y en a, et on m'en a fait la démonstration. Je suis convaincu de la viabilité du projet.
Jean-Pierre Chamberland indique que l’entreprise entend faire de nouvelles démarches sous peu auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
L'usine des Fruits de mer de l’Est-du-Québec appartient à Royal Greenland, une entreprise danoise, qui possède huit autres usines en Atlantique.