Phase 2 de la recherche sur le recyclage des pales d’éoliennes

Le béton fabriqué à partir de résidus de pales d’éolienne pourrait être utilisé pour fabriquer, par exemple, des bases de tours d'éoliennes ou encore des trottoirs. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Une première phase du projet a déjà permis la réalisation d'une étude de faisabilité ainsi que l'exploration de pistes de solution, dont la fabrication d'un nouveau béton.
La deuxième phase consiste à trouver la recette optimale pour ce béton spécial qui intègre des déchets de pales d'éoliennes.
De nombreux parcs éoliens arrivent en fin de vie en Matanie et en Gaspésie. Si rien n’est fait pour recycler les pales d’éoliennes, elles risquent d’engorger les sites d’enfouissement.
Le béton fabriqué à partir de résidus de pales d’éolienne pourrait être utilisé pour fabriquer, par exemple, des bases de tours d'éoliennes ou encore des trottoirs.
La SADC de Matane coordonne le projet, en collaboration avec l’Université de Sherbrooke. Une demi-douzaine d’organismes et d’entreprises sont partenaires du projet, dont la Ville de Matane.

Les morceaux de pales d’éolienne sont intégrés au béton sous forme de granulats. Ils sont préalablement coupés presque de la même taille que les granulats habituels.
Photo : Radhouane Masmoudi
Le professeur titulaire à la Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke Radhouane Masmoudi explique que lors de la première phase du projet, des pales d'éoliennes ont été intégrées dans du béton sous forme de granulats. On a aussi intégré dans une recette de béton environ 1 % en poids sous forme de fibre. Des pales d'éolienne sont déchiquetées sous forme de morceaux de fibres d’une longueur maximum de 3 à 4 centimètres.
Les essais préliminaires de la première phase ont permis de démontrer que le procédé améliore la résistance en flexion du béton de 15 %. L’objectif du groupe de recherche est maintenant d’améliorer cette recette pour la commercialiser.
Durant la seconde phase du projet, des trottoirs seront fabriqués avec ce type de béton à Matane et serviront de démonstrateurs. Le maire, Eddy Métivier voit dans ces recherches un potentiel international. C’est une expertise qui pourrait être exportée ailleurs, partout en Amérique!
Nous devons faire des essais de caractérisation des matériaux à court terme additionnés à une évaluation de la performance à long terme.
Étant donné l'agressivité du climat hivernal, l'équipe qui mène le projet souhaite aussi comprendre comment ce nouveau béton se comporte face aux changements cycliques et à des cycles de gel et de dégel.
Le béton est une recette d’ingrédients. Lorsqu’on intègre un nouveau matériau dans cette recette, les propriétés changent, les performances du béton changent. On essaie de comprendre pourquoi ça change et comment on va les changer vers les bonnes performances
, explique M. Masmoudi.
Le projet bénéficie d'un financement de 900 000$ répartis sur 3 ans.
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Avec les informations de Jean-François Deschênes