Des étudiants au cycle supérieur réclament une augmentation salariale

Des dizaines d'étudiants en sciences ont manifesté leur volonté d'avoir une augmentation de leurs salaires à travers plusieurs campus de la capitale manitobaine.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Morin
Des dizaines d’étudiants du cycle supérieur ont participé à des manifestations à Winnipeg pour réclamer de meilleurs salaires ainsi que l’augmentation des allocations et des subventions de recherche. Parmi les manifestants se trouvaient des boursiers et des doctorants.
Ces rassemblements font partie d’un mouvement national organisé par Support Our Science, auquel participent 41 universités dans neuf provinces canadiennes.
Les campus de Fort Garry, à l’Université du Manitoba, et de l'Université de Winnipeg ainsi que le Centre de recherche Albrechtsen, de l’Hôpital Saint-Boniface étaient animés.
Pendant une heure, les manifestants ont marché jusqu’au pont Norwood.

Niketa Sareen, (à gauche) fait partie des étudiants qui ont manifesté près du Pont Norwood.
Photo : Radio-Canada / Radjaa Abdelsadok
Chercheuse post-doctorante au Centre de recherche Albrechtsen de l’Hôpital Saint-Boniface, Niketa Sareen a pris part à une de ces manifestations. Originaire d'Inde, elle est arrivée au Canada il y a plus de cinq ans, pour terminer son doctorat.
Depuis la pandémie et la crise de l’inflation, la situation devient compliquée pour nous. J'espère poursuivre ma carrière dans le domaine de recherche, mais compte tenu du contexte financier actuel, je ne suis pas sûre de pouvoir joindre les deux bouts à long terme.
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Des conséquences financières déplorables
Plusieurs étudiants ont exprimé leur colère et leur frustration durant ces rassemblements.
Certains affirment être payés 6 $ de l’heure, soit en dessous du minimum salarial. Ils souhaitent que les différents ordres de gouvernement agissent en conséquence.

Akshi Malik est candidate au doctorat à l’Université du Manitoba et a coorganisé la manifestation.
Photo : Radio-Canada / Radjaa Abdelsadok
Coorganisatrice d'une de ces manifestations, Akshi Malik déplore le manque d’intérêt de la part des autorités à les financer.
Elle affirme que le financement du gouvernement fédéral a diminué de façon exponentielle
au fil des années.
En 40 ans, il n’y a pas eu beaucoup d'avancées. À l’époque, les étudiants recevaient 11 000$, alors qu'aujourd'hui on reçoit 17 000 $
, estime Akshi Malik.
Elle ajoute que la plupart des étudiants comme elle ont du mal à faire leur épicerie en raison de l'inflation.
Non seulement nous sommes endettés, mais nous ne mangeons pas à notre faim.
Akshi Malik estime que ce mode de vie précaire ainsi que le manque de reconnaissance envers le plus haut niveau d’études de leur diplôme entraînent une dégradation de la santé mentale des étudiants.
D'autres manifestants disent qu'ils ne vont pas continuer dans le domaine de la recherche après leur diplôme.
Ceux qui ont des moyens financiers envisagent souvent de poursuivre leurs études en postdoctorat en Europe ou aux États-Unis, où les revenus sont perçus comme étant plus attrayants.
Dans un courriel, le gouvernement provincial rappelle qu’il continue d’augmenter les investissements dans les subventions pour la recherche, tout en mobilisant de l'argent du gouvernement fédéral et des organisations industrielles et philanthropiques
Cela inclut 12,04 millions de dollars pour Société Recherche Manitoba en 2022-2023, auxquels s’ajoutent 24,17 millions de dollars supplémentaires d’autres partenaires, pour un investissement total de 36,2 millions de dollars. C’est une augmentation de 8 % par rapport à 2021/2022
, précise un porte-parole provincial.
Ce financement a soutenu en partie 35 étudiants à la maîtrise et au doctorat, dont 28 directement financés par Société Recherche Manitoba, et 7 par des partenaires de recherches. Six étudiants en doctorat et deux postdoctorants ont aussi été financés par des partenaires
, ajoute-t-il.
Avec les informations de Jean-François Morin

Des dizaines d'étudiants en sciences ont manifesté leur volonté de voir une augmentation de leurs salaires à travers plusieurs campus universitaires de la capitale manitobaine.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Morin