Un 1er mai sous le signe de l’équité salariale et du mouvement syndical

Plusieurs personnes ont souligné la Journée internationale des travailleurs et travailleuses. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
Plusieurs militants néo-brunswickois ont souligné lundi la Journée internationale des travailleurs et travailleuses.
La Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick a profité du 1er mai pour rappeler que les femmes jouent un rôle de premier plan dans la société et que leur travail est souvent dévalorisé.
On voulait souligner le fait que les femmes sont une partie importante de la main-d’œuvre, elles l’ont toujours été, mais maintenant encore plus; mais c’est pas toujours bien reconnu, le travail qu’elles font
, souligne Johanne Perron, la directrice générale de la Coalition.

Des syndiqués et des sympathisants se sont réunis à Moncton pour discuter des enjeux dans le secteur des soins.
Photo : Gracieuseté de Daniel Légère
La Journée internationale des travailleurs et travailleuses est issue des luttes ouvrières de la fin du 19e siècle aux États-Unis. À l’époque, des centaines de milliers de syndiqués se sont battus pour obtenir la journée de travail de huit heures. Dans certains pays, le 1er mai est un jour férié. C'est le cas en France depuis 1948.
Les travailleurs et travailleuses du monde entier célèbrent cette journée pour les victoires accomplies, comme la journée de travail de huit heures
, explique Daniel Légère, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick.
Le long chemin vers l’équité salariale
La lutte pour l'équité salariale s'inscrit dans le mouvement du 1er mai. Ainsi, 14 ans après l’adoption d’une loi sur l’équité salariale dans la fonction publique, il n’existe toujours pas de législation équivalente dans le secteur privé.
Plusieurs emplois sont à prédominance féminine, notamment dans l’administration, la vente au détail, la restauration et les soins.
On aurait besoin d’une loi pour assurer que ces emplois-là, qui sont à prédominance féminine, soient rémunérés de façon juste et équitable, quand on les compare à des emplois à prédominance masculine de même valeur
, estime Johanne Perron.

Johanne Perron, directrice générale de la Coalition pour l'équité salariale du Nouveau-Brunswick
Photo : Radio-Canada / Michèle Brideau
C’est une question de justice sociale. On trouvait que le 1er mai était certainement une bonne journée pour le souligner.
À Moncton, plusieurs personnes se sont regroupées pour discuter des grands enjeux dans le monde du travail, plus particulièrement dans le secteur des soins, où les femmes sont largement majoritaires.
Un groupe de syndicalistes et des gens de la communauté et des groupes sociaux sont venus ensemble pour célébrer
, dit Daniel Légère.

Daniel Légère, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
On vient célébrer la force des travailleuses et des travailleurs unis et, comme on dit, l’union fait la force
, lance Simon Ouellette, porte-parole du Syndicat canadien de la fonction publique au Nouveau-Brunswick.
Pour moi, le 1er mai ça représente un condensé de tout ce pour quoi on se bat. Le mouvement syndical, c’est l’idée que les travailleurs devraient contrôler ce qu’ils produisent.
Un mouvement syndical en mutation
Le 1er mai, c'est aussi l'occasion de réfléchir sur le mouvement syndical. L'inflation, la perte de pouvoir d’achat et les conditions difficiles favorisent, selon les syndicalistes, un plus grand intérêt pour la syndicalisation.
On a beaucoup plus d’appels des gens pas syndiqués qui cherchent à former un syndicat
, assure Daniel Légère, un syndicaliste de longue date.
Selon Simon Ouellette, une certaine désillusion commence à se profiler dans la société.
La collaboration patronat-employés n’est pas si rose qu’on l’a proclamé dans le passé. Il reste des exploiteurs, il reste des exploités, le rapport de force n’a fondamentalement pas changé.

Le représentant syndicat aux communications du SCFP, Simon Ouellette, dit que les jeunes sont très actifs dans le syndicat.
Photo : Radio-Canada / Pascal Raiche-Nogue
Selon lui, ce sont surtout les jeunes qui sont les moteurs du changement dans le monde syndical. Les plus jeunes sont les plus mobilisés, les plus activistes. Ils n’ont peut-être pas tous les outils qu’il faut, mais c’est certainement ceux qui veulent faire bouger les choses pas mal plus.
Je pense qu’on est en train de sortir, je dirais, de 40 ans de mouvement un peu plus doux, un peu plus calme, et on est en train de revenir à des formes de conflits plus polarisés, parce que la nature des choses fait en sorte que c’est là où on est
, soutient Simon Ouellette.
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