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Enseignante agressive : une allégation de sévices dès février

Le directeur de l'école des Grands-Vents avait sollicité l'aide du centre de services scolaire, révèlent des échanges par courriel avec des parents.

Nathalie Joannette en entrevue dans un bureau.

La directrice générale du CSSMI, Nathalie Joannette

Photo : Radio-Canada

Le Centre de services scolaire des Mille-Îles (CSSMI) confirme avoir été mis au fait en février d'une allégation de violence corporelle à l'endroit d'un enfant de la part de l'enseignante suspendue cette semaine pour avoir hurlé contre ses élèves.

Oui, les ressources humaines et le secrétariat général étaient impliqués dans le dossier, confirme Nathalie Joannette, directrice générale du CSSMI, qui répète qu'elle n'était pas au courant personnellement de cette affaire avant cette semaine.

Ce dossier, dont on ne peut révéler les détails pour protéger l'identité de la famille, est l'une des trois plaintes pour voies de fait qui font l'objet d'une enquête policière.

Dans des courriels datant de février, qui s'échelonnent sur plusieurs jours, obtenus par certains médias dont Radio-Canada, le directeur de l'école des Grands-Vents, Éric Campeau, explique à la famille être en contact avec l'avocate et directrice adjointe du Service du secrétariat général et des communications du CSSMI.

Les parents font alors état d'allégations d'abus physique, de cris et d'insultes de l'enseignante contre ses élèves. La famille transmet également au directeur les coordonnées de deux autres familles.

J'ai eu plus d'informations de la part des Affaires corporatives [soulignant le nom de l'avocate], répond Éric Campeau dans l'un de ces échanges.

En consultant l'avocate du CSSMI, la direction de l'école voulait savoir s'il y avait des éléments suffisants pour prendre la voie de signalements à la DPJ, policier, etc., raconte Mme Joannette.

La directrice du centre de services scolaire réitère sa pleine confiance dans l'avocate et assure que celle-ci n'était saisie à l'époque que d'un bout de l'affaire.

L'avocate et le service des ressources humaines accompagnaient le directeur de l'école quant à ce qu'il fallait dire aux parents et quelles interventions étaient à faire auprès de l'enseignante, selon Mme Joannette.

Il s'agit plus d'un volet de relations de travail et de ressources humaines, précise-t-elle.

L'enregistrement audio, une preuve irréfutable

Pourquoi une suspension n'a-t-elle pas été décidée à l'égard de l'enseignante ou une enquête interne n'a-t-elle pas été déclenchée à ce moment-là? Il s'agissait d'allégations difficiles à valider, explique la directrice générale.

L'enregistrement divulgué cette semaine par des médias de Québecor, dans lequel on entend l'enseignante hurler contre ses élèves, était au contraire une preuve tangible, selon Mme Joannette.

C'était une preuve irréfutable, dans mon livre à moi, inacceptable, qui commandait la suspension immédiate de l'enseignante pour fins d'enquête, soutient la gestionnaire.

La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) dénonce l'inaction du centre de services scolaire dans le dossier.

Quand il faut qu’une situation de violence sorte dans les médias avant que des démarches soient prises pour protéger des enfants, c’est inacceptable, a réagi son président Kévin Roy.

Un homme en costume bleu sombre et en chemise blanche est devant le micro.

Kévin Roy, président de la Fédération des comités de parents du Québec (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Tifa Bourjouane

Les libéraux demandent la suspension de l'avocate du CSSMI

La porte-parole libérale en matière d'éducation, Marwah Rizqy, a réclamé jeudi à l'Assemblée nationale la suspension de l'avocate du CSSMI, en faisant valoir que cette dernière est impliquée dans certaines des enquêtes.

Il est normal de suspendre les gens qui sont visés par des enquêtes, a-t-elle lancé.

Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a répondu que des procédures doivent être suivies, sans toutefois exclure une suspension.

On se saisit des faits. On aura les faits. On enquête et, s'il y a besoin, on sanctionnera, a conclu le ministre Drainville.

Un chaos d'élèves qui enregistrent désormais des profs

Nathalie Joannette assure pour sa part vouloir aller au fond des choses pour corriger, s'il y a lieu, le cheminement des plaintes à l'avenir.

On est en train de gérer plein d'élèves qui enregistrent des profs. On est dans ce chaos-là. Mais peu importe, c'est un mal nécessaire, à mon avis, pour brasser un peu, malheureusement, plein d'éléments de notre système d'éducation, juge-t-elle.

Le ministre Drainville assure que cette affaire sera également étudiée par des fonctionnaires ayant pour mandat de faire la lumière concernant toute situation où se manifestent des comportements pouvant raisonnablement faire craindre pour la sécurité physique ou psychologique des élèves.

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