La crise des opioïdes est « indéniable » au Manitoba, soutient le médecin légiste en chef
Le fentanyl représente plus de la moitié des morts par surdose en 2022 au Manitoba.
Photo : Radio-Canada
Le médecin légiste en chef du Manitoba indique que la crise des opioïdes est « indéniablement » en train de croître à Winnipeg alors que des données préliminaires de son bureau font état d’un nombre record de 418 morts en 2022 au Manitoba à cause de la consommation de drogues.
Le médecin légiste en chef du Manitoba, John Younes, pense que le nombre de morts n’est que la partie immergée de l'iceberg
, dans un courriel à CBC.
Pour chaque décès lié à la drogue sur lequel nous enquêtons, il y a des dizaines, voire des centaines de personnes qui luttent contre les dépendances
, estime-t-il.
En avril 2022 déjà, les données préliminaires du Bureau du médecin légiste en chef de la province ont montré déjà que 407 Manitobains sont morts de surdoses en 2021 confirmant une tendance à la hausse.
Selon le Dr Younes, l'augmentation du nombre de décès par surdose au cours des dernières années n'est pas propre au Manitoba, mais a été observée dans d'autres régions du Canada et des États-Unis.
Il affirme que la majorité des décès liés à la drogue sont enregistrés à Winnipeg, ajoutant que les personnes âgées de 25 à 45 ans, notamment les hommes, sont les plus touchées.
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D’après les données préliminaires, le fentanyl serait la drogue à l’origine de plus de la moitié des morts par surdose au Manitoba.
Un puissant hybride du fentanyl connu sous le nom de parafluorofentanyl est actuellement détecté dans un pourcentage significatif de décès impliquant du fentanyl
, constate le Dr John Younes.
La médecin en toxicomanie, la Dre Ginette Poulin, constate que dans la rue, les dealers sont des businessmans. Ils créent des produits toxiques, plus dosés
.
Plus de 1000 trousses de naloxone en six mois
Au Manitoba, l’organisme Sunshine House gère un site mobile de prévention des surdoses.
Selon la coordonnatrice du centre de prévention mobile de Sunshine House, Davey Cole, le site mobile a distribué plus de 1000 trousses de naloxone, un médicament pour contrer les effets des drogues, depuis le mois de novembre.
On a constamment besoin de naloxone. J’ai entendu que la province allait être en pénurie, alors je prévois d’en commander d’avance
, explique-t-elle
Dans le véhicule de Sunshine house, les membres de l'organisme distribuent des trousses de naloxone.
Photo : Radio-Canada / Jérémie Bergeron
La roulotte motorisée de l’organisme a reçu une dérogation du gouvernement fédéral pour pouvoir circuler à Winnipeg. La province aurait besoin d’en apprendre davantage sur la réduction des risques
, confie Davey Cole.
Pour la Dre Ginette Poulin, la naloxone n’est pas la seule solution. Il faut ouvrir les portes à plus de traitements […] éduquer notre population aux risques de la consommation de substance. Ça peut aider, au moins à sauver la vie
, assure-t-elle.
Le Manitoba est la seule province à l’ouest des Maritimes à ne pas avoir de centre de consommation supervisée.
En mars dernier, le gouvernement progressiste-conservateur avait envisagé de proposer un projet de loi exigeant l’octroi d’une licence pour les centres de consommation supervisée de drogues.
Sunshine House, ainsi que d’autres organismes estimaient que ce débat était un moyen de repousser la question jusqu’aux élections provinciales, prévues le 3 octobre.
Avec les informations de Jean-François Morin, Cedrick Noufele et Alana Cole
Le Bureau de santé publique de Porcupine sonne l'alarme par rapport à la crise des opioïdes dans la région.
Photo : Getty Images / urbazon
