•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Église Saint-Jean-Baptiste : le Diocèse rappelle « l’urgence » d’agir

Un bâtiment religieux par temps nuageux.

L'église Saint-Jean-Baptiste est fermée au culte depuis 2015.

Photo : Radio-Canada / David Rémillard

Après huit ans de tergiversations sur l'avenir de l'église Saint-Jean-Baptiste, la paroisse et le Diocèse de Québec se disent encouragés par le sérieux du projet de conversion présenté lundi par la Ville de Québec. Toutefois, ils ne peuvent pas cacher leur impatience et soulignent « l'urgence » de trouver un acquéreur capable d'assurer la protection du bâtiment.

La paroisse Saint-Jean-Baptiste et le Diocèse de Québec ont convenu en 2015 de fermer l'église de la rue Saint-Jean, faute de paroissiens et de capacités financières. Depuis, aucun service religieux n'y est célébré et le bâtiment n'est plus accessible au public.

Classée patrimoniale par le gouvernement du Québec pour sa valeur exceptionnelle, cette église entraîne des frais courants de plus de 100 000 $ par année. Ces frais sont assumés par la paroisse, propriétaire de l'église, soutenue par le diocèse.

Vue en contre-plongée de l'église Saint-Jean-Baptiste.

L'église Saint-Jean-Baptiste est classée monument historique par le ministère de la Culture du Québec depuis 1991. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Raymond Routhier

La paroisse et le Diocèse s'estiment incapables d'assumer les coûts de restauration de ce lieu de culte, d'autant plus qu'il ne leur est plus utile. Selon un document de travail présenté par la Ville lundi soir, il en coûterait 34 millions de dollars sur 15 ans pour rénover l'édifice construit dans les années 1880.

C'est trois fois plus que la dernière estimation réalisée par la paroisse, en 2012.

S'estimant consciente des besoins, l'Église a cherché sans succès un acquéreur ayant les reins assez solides pour assurer la pérennité de l'infrastructure tout en respectant sa vision communautaire. Ça fait plusieurs années que ça urge. Il y a urgence de trouver une activité et de redonner vie à ce bâtiment-là pour permettre de le conserver, a encore soutenu mardi Mario Duchesne, vicaire général au Diocèse de Québec.

« Quand on se désintéresse d'un bâtiment, quand il n'y a plus de vie, quand il n'y a plus rien qui se passe là, c'est évident que le bâtiment va finir par se détériorer. »

— Une citation de  Mario Duchesne, vicaire général, Diocèse de Québec
Le vicaire général du Diocèse de Québec, Mario Duchesne, pose dans l'allée centrale d'une église.

Le vicaire général du Diocèse de Québec, Mario Duchesne. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Vision concrète

M. Duchesne est cependant encouragé par le projet présenté par la Ville de Québec et par l'Institut canadien, lundi, lors d'une séance du conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste.

Après deux ans de réflexion, les deux partenaires ont présenté Le Carrefour, un vaste projet de conversion qui suppose des aménagements sur tous les étages de l'église Saint-Jean-Baptiste ainsi qu'à l'extérieur.

Le Carrefour regroupera activités culturelles, espaces communautaires, salles multifonctionnelles, promenade intérieure sur les mezzanines, résidences d’artistes, espace de diffusion et spectacles majeurs pour nourrir l’imaginaire et favoriser l’épanouissement des citoyens et des touristes, peut-on lire dans une étude de préfaisabilité du projet, elle aussi dévoilée lundi.

Selon cette étude, le projet pourrait générer des revenus autonomes de 600 000 à 1,1 million de dollars par année. Les revenus proviendraient de la location d'espaces communautaires, d'ateliers d'artistes, d'espaces de travail collectifs, de la billetterie (spectacles et tourisme) et du secteur événementiel.

Pour Mario Duchesne, le projet présenté lundi est la vision la plus concrète soumise à ce jour.

Coupe schématique des trois étages de l'église.
Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre)

Des locaux à usages divers seront mis à la disposition de la communauté dans l'ancienne église Saint-Jean-Baptiste.

Photo : Gracieuseté : Ville de Québec - BGLA Architecture + Design urbain

Même son de cloche du côté de Serge Savaria à la Fabrique de la paroisse Saint-Jean-Baptiste. Selon lui, le projet est emballant et répond à la vision de l'institution. Après avoir entendu et lu plusieurs intentions, il voit dans le projet de la Ville de Québec une volonté concrète d'assurer l'avenir de l'édifice.

« On salue de façon très positive la volonté que la Ville a exprimée de passer à l'action. On est rendus là. On avait besoin de cette volonté-là et cette volonté a été exprimée. »

— Une citation de  Serge Savaria, président de l'assemblée de la Fabrique de la paroisse Saint-Jean-Baptiste

La paroisse attend maintenant la réalisation du plan d'affaires de la Ville de Québec. Cette dernière espère avoir le document en main d'ici la fin de l'année. Si le projet est viable, des négociations s'enclencheraient avec la paroisse et le Diocèse. Ultimement, la Ville souhaite acquérir l'immeuble pour un dollar symbolique.

Cette option est encore envisagée par le Diocèse de Québec. L'église devrait alors être désacralisée et le bâtiment ne serait plus, par définition, un lieu de culte. Il deviendrait ainsi admissible à des subventions gouvernementales pour des projets communautaires, par exemple.

Jean-Yves Duclos lors d'une conférence de presse.

Le député de Québec, Jean-Yves Duclos, s'est toujours dit prêt à soutenir un projet de conversion de l'église Saint-Jean-Baptiste. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Justin Tang

Le ministre Duclos prêt à aider

À ce sujet, le cabinet du ministre et député fédéral de Québec, Jean-Yves Duclos, se dit prêt à aider la Ville de Québec dans son projet de conversion. Actuellement, aucun programme de financement n'est ouvert à Ottawa, mais le cabinet de M. Duclos entend faciliter le travail de l'administration Marchand.

On se réjouit de la volonté de la Ville de Québec de revitaliser ce bâtiment patrimonial qui est le cœur du quartier Saint-Jean-Baptiste, a commenté le cabinet. Nous travaillerons avec les différents acteurs impliqués et les garderons au courant des possibilités de financement fédéral qui s’offrent à eux pour que ce bâtiment puisse redevenir une fierté pour les gens de Québec, ajoute-t-on.

Outre le fédéral, la Ville prévoit approcher le ministère de la Culture du Québec ainsi que le Conseil du patrimoine religieux.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...