La Loi sur les langues officielles doit être soumise à un test d’ici trois ans, dit le BQ

La réforme de la Loi sur les langues officielles fait encore l'objet de rebondissements de dernière minute. (Photo d'archives)
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Le Bloc québécois réclame que la Loi sur les langues officielles fasse l’objet d’un examen approfondi trois ans après son éventuelle entrée en vigueur. Si cet examen conclut qu’elle ne permet pas de freiner le déclin du français au Québec, le groupe d'opposition demande que des modifications y soient apportées.
Cette démarche va permettre de chiffrer la situation
, affirme le député bloquiste Mario Beaulieu en entrevue à Radio-Canada, ce qui pourrait mener à la modification de la loi, en tout cas pour ce qui est de la partie qui touche le Québec
.

Mario Beaulieu est porte-parole du Bloc québécois en matière de langues officielles. (Photo d'archives)
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Ces amendements de dernière minute ont été soumis lundi par le député bloquiste au président de la Chambre des communes, Anthony Rota. Ils ont été jugés recevables, si bien qu'ils seront débattus, mercredi, en même temps que la nouvelle mouture du projet de loi.
Le pari du Bloc québécois, c’est que cet examen à court terme permettra de mobiliser l’opinion publique au Québec et ainsi de forcer le gouvernement à apporter les modifications auxquelles il s’oppose pour le moment et qui sont essentielles pour la survie du français au Québec, selon le porte-parole bloquiste en matière de langues officielles. La seule langue minoritaire au Canada, c’est le français. Et ça, ce n’est pas reconnu dans la loi
, déplore Mario Beaulieu.
Maintenant qu’on s’est entendus sur les entreprises de compétence fédérale, il faut qu’on puisse avoir un bilan sur ce que vont être les mesures de protection.
Une route sinueuse et d'irréductibles opposants
Le projet de loi, qui s'apprête à franchir ses dernières étapes avant d’être soumis au vote des députés de la Chambre des communes, n’en est pas à ses premiers rebondissements.
À la fin du mois de mars, devant l’impasse entre Québec et Ottawa sur l’application de la Charte québécoise de la langue française aux entreprises de compétence fédérale, les libéraux avaient eux-mêmes apporté d'ultimes modifications.
Cette intervention de la dernière chance a permis d’en arriver à un compromis acceptable aux yeux du gouvernement du Québec et ainsi rallier les partis d'opposition à Ottawa.

Le député libéral Anthony Housefather craint les impacts de la loi sur la minorité anglophone du Québec.
Photo : La Presse canadienne / PATRICK DOYLE
Mais la recherche de compromis est loin de rallier tous les députés, même dans les rangs libéraux au Québec. Le député de Mont-Royal, Anthony Housefather, craint encore que le projet de loi ne cause préjudice à la minorité anglophone du Québec parce qu’il réfère toujours à la Charte québécoise de langue française.