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Aider à nourrir au-delà des banques alimentaires

Gros plan de deux mains gantées en train de planter un semi dans un jardin. Photo prise en avril 2023.

Une partie des récoltes de la mini-ferme de l'organisme One Straw sera distribuée à des gens dans le besoin à travers le programme de panier de légumes hebdomadaires.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

De plus en plus d'organismes du Canada se mobilisent pour offrir des programmes de distribution de nourriture qui ne sont pas des banques alimentaires. La côte Sunshine, en Colombie-Britannique, fait partie de ces régions du pays qui diversifient leur aide alimentaire aux plus démunis.

Le responsable du programme de nourriture à l'organisme communautaire Sunshine Coast Community Services Society, Chris Hergesheimer, nous donne ainsi rendez-vous à la banque alimentaire de Sechelt.

Selon lui, ce service demeure essentiel, mais il est surtout fier des autres programmes gérés par son organisme qui sont inspirés d’ailleurs au Canada : Nous n’avons rien à perdre en nous diversifiant.

Chris Hergesheimer devant un jardin communautaire.

Chris Hergesheimer admet que les banques alimentaires sont toujours nécessaires, mais il croit qu’il est important aussi de diversifier les programmes d’aide.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

À titre d'exemple, la Sunshine Coast Community Services Society propose entre autres un programme de distribution de coupons pour s’approvisionner dans les marchés fermiers, des ventes de fruits et légumes frais où les acheteurs payent ce qu’ils peuvent ou encore des soirées communautaires pour apprendre à cuisiner avec des produits frais.

Selon Chris Hergesheimer, de nombreuses personnes qui profitent des programmes d’aide diversifiés ne fréquentent même pas la banque alimentaire. Entre 250 et 350 familles prennent part à ces programmes qui permettent aux bénéficiaires de participer financièrement, même si le montant qu'ils versent est très petit.

Il y a un sens de responsabilité, une dignité dans le geste de payer la nourriture. Le montant n’a pas d’importance.

Une citation de Chris Hergesheimer, responsable du programme de nourriture à la Sunshine Coast Community Services Society

L’idée est que tout le monde puisse participer au même système d’approvisionnement et ne pas faire partie d’un système parallèle, soit celui de la charité.

Donner ce que l'on peut

Rachel, une bénévole à la banque alimentaire de Sechelt, est ravie de profiter de ces programmes. Elle a récemment appris de nouvelles recettes lors d’un cours de cuisine pour petits budgets. Ils nous ont beaucoup appris et c’était très pratique, on coupait et on cuisinait, raconte-t-elle.

Rachel est en train de trier des oignons derrière une pile de boîtes sur des comptoirs de la banque alimentaire.

« La banque alimentaire m’aide depuis quelques années et je veux redonner», raconte Rachel, une bénévole à Sechelt.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

Rachel aime particulièrement pouvoir aller chercher des fruits et des légumes frais à l’extérieur de la banque alimentaire, même si parfois elle ne paye que 50 cents. Elle n’aurait pas accès à ces aliments autrement.

C’est génial parce que j’utilise mes coupons pour des betteraves, des carottes et des oignons parce qu’ils se conservent bien. À la fin de la saison, je fais le plein de légumes racines.

Une citation de Rachel, bénévole et bénéficiaire

Une aide discrète

La dignité est aussi au cœur de nombreux programmes de la One Straw Society, une organisation de la côte Sunshine qui existe depuis bientôt 30 ans et qui vise la mise en place d’un système alimentaire plus fort. 

Sa directrice, Casandra Fletcher, dit que tous les programmes de son organisme incluent une certaine aide charitable, mais qui est offerte de façon très discrète. Par exemple, les ateliers sur la préservation des aliments sont offerts selon le système, payez ce que vous pouvez.

Une bénévole est en train de planter des semis devant une petite grange rouge qui sert de bibliothèque d'outils.

Des outils de jardinage peuvent être empruntés à mini ferme de l’organisme One Straw Society.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

Son organisme distribue gratuitement un tiers des paniers du programme alimentaire.

Ils viennent chercher leur panier en même temps que l’avocat du coin ou l’enseignant de leur enfant et personne ne sait qui a payé combien, se réjouit-elle. Selon Casandra Fletcher, il est difficile de mesurer l’impact positif de ce genre d’initiatives sur la santé mentale, entre autres, mais elle est convaincue que ces initiatives aident à prévenir l’insécurité alimentaire.

Des boîtes de jardinage sont situées entre la barrière d'une cour d'école et une rue.

L'organisme One Straw Society gère des petits jardins communautaires le long des rues, comme celui à Sechelt, où il est possible de cueillir gratuitement le fruit des récoltes.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

L’importance de plaider pour la cause

Les initiatives comme celles sur la côte Sunshine sont de plus en plus présentes au Canada, selon l'organisme Centres communautaires d’alimentation du Canada, même si le modèle des banques alimentaires demeure le plus connu au pays.

Il existe 15 centres d’alimentation au Canada, dont un à Kamloops et un à Nelson en Colombie-Britannique, et 400 organisations qui font partie du réseau.

Ces groupes croient aux principes de la bonne alimentation qui sont la dignité, l’équité et le besoin de rejoindre les gens où ils en sont, selon la gestionnaire des développements de partenariats pour les centres communautaires d'alimentation du Canada, Marie-Claude Morin-Ouellet.

Et surtout, il y a cette volonté de sensibiliser les politiciens.

En fait, le problème de la sécurité alimentaire, ce n'est pas un manque d'aliments. Il y a assez d'aliments pour tout le monde. C'est vraiment un manque de revenus.

Une citation de Marie-Claude Morin-Ouellet, gestionnaire des développements de partenariats pour les Centres communautaires d'alimentation du Canada

Comme Chris Hergesheimer et Casandra Fletcher, Marie-Claude Morin-Ouellet croit que le plus important du travail doit se faire auprès des décideurs politiques. Selon les trois militants, les décideurs doivent faire avancer les politiques pour que les gens aient les revenus nécessaires et que leur droit à la nourriture soit respecté.

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