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Réfection du pont Pierre-Laporte : des contrats préoccupent les autorités

Enquête a mis en lumière au cours des derniers mois plusieurs enjeux relativement à l’entretien du pont Pierre-Laporte à Québec. Le dernier de la liste : des contrats de réparation octroyés par le ministère des Transports.

Structure d'un pont.

Le pont Pierre-Laporte est le principal lien reliant les villes de Québec et de Lévis.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les travaux de réfection du pont Pierre-Laporte, à Québec, attirent l’attention de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) et de l’Autorité des marchés publics (AMP), a appris Radio-Canada.

Selon nos informations, au moins deux contrats octroyés à des entrepreneurs par le ministère des Transports du Québec (MTQ) pour la réalisation de travaux sur le pont Laporte sont sous la loupe de l’AMP.

Il s’agit notamment du contrat de 8 millions de dollars accordé en urgence sans appel d'offres à l’entrepreneur Pomerleau pour la consolidation de 28 suspentes.

L’AMP confirme qu’une enquête est en cours, mais ne précise pas le nombre de contrats visés par les enquêteurs et ne souhaite pas commenter davantage nos informations afin de ne pas nuire au processus en cours.

Une structure d'acier attachée sur la structure d'un pont.

La consolidation des suspentes consiste à attacher un système que l’on pourrait comparer à une grosse pince permettant de soulager la tension à la base des câbles, soit la partie la plus endommagée et la plus vulnérable. Il s’agit d’une solution temporaire en attendant le remplacement complet des suspentes du pont Pierre-Laporte.

Photo : Source confidentielle

Le MTQ s’est déjà fait taper sur les doigts par l'Autorité des marchés publics (AMP) pour des manquements dans le processus de l’appel d'offres pour les travaux d’asphaltage réalisés sur le pont Pierre-Laporte à l’été 2021. Le Ministère n’avait pas perçu une pénalité de 228 000 $ auprès du plus bas soumissionnaire qui s’était désisté trop tard.

L’Ordre des ingénieurs à l’affût

Outre l’AMP, l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) s’intéresse aussi au dossier du pont Pierre-Laporte.

Après avoir pris connaissance des révélations récentes d’Enquête sur la découverte de fortes concentrations de plomb sur le pont, l’OIQ a demandé à ses équipes qu'une surveillance soit faite. Pour l’instant, l’Ordre précise qu’il se penche sur le projet de réfection du pont Pierre-Laporte dans son ensemble, mais ne commente pas davantage.

Dans un reportage diffusé il y a deux semaines, Enquête dévoilait que des travailleurs ont été exposés à de la poussière de plomb sans le savoir et sans porter l’équipement de protection nécessaire alors qu’ils s’affairaient à la consolidation de suspentes sur le pont Pierre-Laporte.

Des ingénieurs du ministère des Transports du Québec (MTQ) avaient certifié à l’entrepreneur qu’il n’y avait pas de plomb sur les suspentes du pont, alors que des tests effectués dernièrement ont plutôt démontré le contraire.

Les résultats ont révélé qu’une peinture recouvrant les suspentes du pont contient 440 fois plus de plomb que la limite prescrite par les règlements en vigueur sur la teneur en plomb dans les peintures.

Câbles d'acier verticaux reliant les câbles porteurs au tablier d'un pont.

Le MTQ a fait valoir que, depuis 2005, les suspentes du pont Pierre-Laporte sont recouvertes d'une peinture au zinc et que les travaux à réaliser ne laissaient pas croire qu'il pourrait y avoir un contact avec le plomb.

Photo : Source confidentielle

L'OIQ dit prendre au sérieux les révélations du reportage et explique que la vigie est une première étape dans le processus qui permettra de faire les vérifications nécessaires pour établir s'il y a matière à enquête ou s'il faut prendre tout autre type d'action.

L’OIQ ne dévoilera les résultats de la vigie que si elle débouche sur une enquête et qu’elle dépose une plainte à l’égard d’un de ses membres. Le nom de la personne visée par la plainte est rendu public seulement lorsque la date d’audience au Conseil de discipline est fixée.

Malgré nos demandes répétées au cours de la dernière semaine, le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, n'a pas souhaité commenter nos informations.

L’an dernier, à la suite des premières révélations de l’émission Enquête sur l’état du pont Pierre-Laporte, l’Ordre des ingénieurs du Québec avait dit prendre le dossier très au sérieux et avait lancé une invitation au public à lui transmettre tout élément d’intérêt. Mais c’est la première fois qu’il ouvre la porte à une vérification.

Le MTQ a depuis mandaté une nouvelle équipe pour piloter le dossier des réparations du pont Pierre-Laporte.

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