Des organismes communautaires dénoncent le manque de locaux disponibles à Québec

Alors que les demandes d’aide augmentent, le manque de locaux disponibles nuit au travail de plusieurs organismes communautaires de la capitale nationale.

Chaque semaine, Roger Vézina et son équipe de la distribution alimentaire de Notre-Dame-de-Rocamadour distribuent des sacs remplis de denrées alimentaires à environ 80 résidents de Limoilou. Conserves, lait, œufs, dessert : les bénévoles s’affairent à tout préparer dans leur petit local.

Ils y sont installés depuis quelques mois à peine. En décembre, ils ont appris qu’ils devraient quitter le sous-sol de l’église Saint-Fidèle, que l’organisme occupait depuis plusieurs années. La recherche d’un nouvel espace pour entreposer la nourriture et pour préparer les sacs a été difficile.

On a cherché pas mal, puis il n’y en avait pas. La seule place qu'il y avait, c'était ici. Faque on n'a pas eu le choix, sinon, la distribution disparaissait.

C’est que le nouveau local trouvé par l’organisme n’est pas adapté à ses besoins. Il serait environ 20 fois moins grand que le sous-sol de l’église et surtout beaucoup plus cher.

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[ Avant] on payait moins cher, c'était 200 et quelques piastres par mois. Puis ici c'est quasiment 900 $ par mois , explique M. Vézina.

Le manque d’espace complique aussi l’accueil de la clientèle qui s’entasse dans le corridor et parfois jusque sur le trottoir pour se procurer les sacs de denrées.

Manque d’espaces à Sainte-Foy

Plus à l’ouest, dans le secteur de Sainte-Foy, Cindy-Lee McKenzie déplore aussi le manque d’espaces disponibles pour les organismes communautaires.

L’organisme qu’elle dirige, Ressource Espace Famille, offre du soutien à 2000 familles de l'ouest de Québec, dont une halte-garderie, un comptoir alimentaire et du soutien familial.

Plusieurs familles doivent patienter plus longtemps avant de recevoir de l’aide. Tous nos projets ont des listes d'attente et souvent c'est une question de disponibilité de locaux , explique Cindy-Lee McKenzie.

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Ressource Espace Famille bénéficie de locaux gratuits mis à sa disposition par la Ville de Québec, mais pas d’un local fixe où accueillir la clientèle.

On n'a pas de locaux permanents à nous. Étant un organisme communautaire familial, de devoir ranger à chaque fois et de ne pas avoir un endroit qui est disponible en tout temps pour les familles est quand même très problématique , illustre Cindy-Lee McKenzie.

Sans compter qu’il faut souvent réserver plusieurs mois à l'avance pour utiliser les locaux municipaux.

La directrice de l’organisme estime que l'achat ou la location d’un local assez grand pour y déménager toutes les activités de Ressource Espace Famille coûterait plus de 100 000 $, ce qui est impossible.

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D’après elle, la démolition du Centre de loisirs Pie-XII a accentué la pression sur l’offre de locaux dans le secteur.

Problème généralisé

La banque alimentaire Moisson Québec collabore avec 130 organismes dans la région de la Capitale-Nationale et confirme à Radio-Canada par écrit que plusieurs d'entre eux ont des problèmes d'espace particulièrement à Limoilou, mais aussi à Sainte-Foy .

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Marie-Hélène Deshaies est présidente de la Table citoyenne Littoral-Est. Elle constate aussi l'absence d'installations à Québec, particulièrement à Limoilou. On sait que des organismes communautaires songent à quitter le quartier par manque d'espaces.

Celle qui enseigne aussi l'organisation communautaire à l'Université Laval est bien placée pour comprendre l'importance d'un local adapté et abordable pour le bon fonctionnement d’un organisme communautaire.

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C'est vraiment l'ancrage dans le milieu, c'est la porte d'entrée, il faut avoir un local adapté pour rejoindre les gens, il faut avoir un local qui nous permet d’entreposer si on a besoin d’entreposer de la nourriture, du matériel, explique Marie-Hélène Deshaies.

Pour améliorer l’offre dans le secteur, Littoral-Est propose à la Ville de Québec de convertir le garage municipal de la Canardière en locaux communautaires. L'administration municipale prévoit y aménager un incubateur d'entreprises.

Quand on veut qu'une communauté se développe, il faut lui donner l'espace pour le faire , soutient-elle, avant de poursuivre ce serait vraiment un geste fort si la Ville venait à remettre cet espace-là aux citoyens.

Après des demandes faites par courriel, la Ville de Québec n’a pas souhaité faire de commentaire pour cet article.