Les pollueurs paieront pour recycler certaines matières au Nouveau-Brunswick

Le verre est très peu recyclé pour le moment au Nouveau-Brunswick. Sur la photo, le Centre de tri de Lachine reçoit environ 12 000 tonnes de verre à recycler chaque année.
Photo : iStock
De grands changements se préparent dans le système de recyclage au Nouveau-Brunswick.
Un nouveau programme vient d'être approuvé par Recycle NB pour recycler le verre et le styromousse, selon le PDG de l’organisme Frank LeBlanc.
Un programme basé sur le principe du pollueur-payeur a été soumis au vote du conseil d’administration de Recycle NB vendredi. Des programmes similaires existent déjà en Ontario et en Colombie-Britannique.
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Le plan a été préparé par Circular Materials, une organisation sans but lucratif qui représente les producteurs dans la mise en place de systèmes de recyclage. Les 17 entreprises fondatrices de l’organisation incluent Costco, Loblaw et Pepsico Canada.
Le nouveau programme devrait commencer d’ici six mois et être implanté graduellement au cours des prochaines années selon une note envoyée par M. LeBlanc aux municipalités, aux commissions de services régionales et aux communautés des Premières Nations.
En 2019, le gouvernement provincial a annoncé son intention d’établir un programme de responsabilité élargie des producteurs pour les emballages et le papier imprimé. Il était prévu que la mise en œuvre de ces mesures serait au printemps 2023.
Des pollueurs-payeurs
Circular Materials s’occupera de collecter des frais des manufacturiers produisant la majorité des biens vendus dans les épiceries, quincailleries, pharmacies et autres commerces de détail dans la province.

Des frais seront imposés pour le recyclage des emballages.
Photo : Radio-Canada
L’argent servira à la collecte et au recyclage de toutes les matières recyclables dans la province.
Quelques exceptions sont prévues, entre autres en ce qui concerne les entreprises avec des revenus bruts de moins de 2 millions de dollars, celles qui produisent moins d’une tonne d’emballage et les organismes sans but lucratif.
À l’heure actuelle, les entreprises ne sont pas tenues de recycler ou de payer le coût du recyclage des matières qu’elles mettent en circulation.
Si elles ne sont pas tenues responsables de payer pour le recyclage, elles peuvent mettre ce qu’elles veulent dans les emballages et elles n’ont pas à s’en soucier parce que quelqu’un d’autre paie pour les envoyer au centre de tri ou au dépotoir.
Selon le nouveau système, les entreprises devront trouver un moyen de recycler des matières, comme le styromousse, ou de les remplacer.
Elles devront aussi s’occuper de la question du verre, considéré comme un emballage et qui n’est pas recyclé dans la majeure partie de la province pour le moment.
Contribution à l’inflation?
Selon Frank LeBlanc, les coûts associés à ce nouveau programme sont trop faibles pour avoir un impact sur l’augmentation des prix des produits et des aliments.
Le pourcentage sur une boîte de Corn Flakes pour s’occuper de la question de l’emballage est un pourcentage d’un cent
, assure-t-il.
Il pourrait toutefois y avoir un impact éventuel sur les emplois liés au recyclage.

Recycle NB admet qu'il pourrait y avoir un impact sur les centres de tri de la province, mais qu'ils resteront ouverts pour au moins cinq ans. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / François Lejeune
Frank LeBlanc admet que des préoccupations existent à ce niveau.
Parce que l’industrie paie pour tout cela, les entreprises vont vouloir que ce soit efficace.
Au lieu d’avoir trois centres qui fonctionnent à 50 %, peut-être qu’on a besoin de deux centres qui fonctionnent à 75 %
, donne-t-il en exemple.
M. LeBlanc ajoute que le plan est de continuer à utiliser les installations actuelles pour au moins les trois prochaines années.
Avec des informations de Jennifer Sweet de CBC et Janique LeBlanc de Radio-Canada