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CBC/Radio-Canada : Twitter supprime la mention « média financé par le gouvernement »

Un écran de téléphone montrant différentes icônes d'applications, dont celle de Twitter, au centre.

Auparavant, Twitter avait aussi mis à CBC l'étiquette « média financé à 70 % par le gouvernement ».

Photo : iStock / DKart

Radio-Canada

Twitter a supprimé jeudi soir la mention « financé par le gouvernement » du compte de CBC et d'autres médias internationaux.

Le réseau social a supprimé les controversées mentions média affilié à l'État et média financé par des fonds gouvernementaux des pages de grands médias, dont l'américain NPR.

Plusieurs comptes de médias occidentaux, de Russie, de Chine et d'autres pays qui portaient cette mention ne l'ont plus, selon ces constatations.

Outre NPR et CBC, l'agence officielle chinoise Xinhua (Chine nouvelle) ou le russe RT ne portaient plus cette mention dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les médias affiliés à un État sont définis comme des médias dont le contenu éditorial est contrôlé par cet État par le biais de ressources financières, de pressions politiques directes ou indirectes et/ou d'un contrôle sur la production et la distribution, pouvait-on lire sur le centre d'aide de Twitter.

Les organisations de médias financées par un État et dotées d'une indépendance éditoriale, comme la BBC au Royaume-Uni ou NPR aux États-Unis, ne sont pas définies comme des médias affiliés à un État aux fins de cette politique, poursuivait ce texte.

Des médias unissent leur voix

Plus tôt dans la journée, le Groupe de travail mondial pour les médias publics a exhorté Twitter à corriger le libellé apposé à quatre de ses membres, dont CBC/Radio-Canada, qui ont reçu l’étiquette « média financé par le gouvernement » sans préavis ni consultation.

Un média australien, un média sud-coréen et un autre néo-zélandais sont également ciblés par la sortie de l’organisation internationale. Il s’agit de l’Australian Broadcasting Corporation (ABC), du Korean Broadcasting System (KBS) et de Radio New Zealand (RNZ).

Selon le groupe de travail, le libellé actuel induit le public en erreur au sujet de l’indépendance éditoriale et opérationnelle de ces diffuseurs à l’égard des gouvernements, peut-on lire dans un communiqué.

La politique de Twitter définit les médias financés par le gouvernement comme des cas où le gouvernement peut intervenir à divers degrés dans le contenu éditorial, ce qui n’est clairement pas le cas pour l’ABC, CBC/Radio-Canada, KBS et RNZ.

L’indépendance éditoriale de ces quatre diffuseurs publics est protégée par la loi et encadrée par leurs politiques éditoriales.

Une citation de Extrait du communiqué du Groupe de travail mondial pour les médias publics

Lundi, lorsque CBC/Radio-Canada a pris la décision de suspendre ses activités sur Twitter, l'organisation a spécifié être financée par des fonds publics au moyen d'un crédit parlementaire voté par tous les députés.

Radio-Canada ajoute que son indépendance éditoriale est protégée par la Loi sur la radiodiffusion et que son travail est soumis à des Normes et pratiques journalistiques – un guide de standards éthiques et déontologiques strict et transparent – ainsi qu'à un processus de plainte indépendant par l'intermédiaire des ombudsmans de Radio-Canada et de CBC.

Les comptes Twitter d’ABC, qui dit être en discussion avec la direction du réseau social, sont toujours actifs, mais les publications s’y font plus rares depuis le 18 avril. Le média a cependant affirmé dans un communiqué publié lundi être financé par des fonds publics et gouverné par une charte inscrite dans la législation australienne.

Depuis plus de 90 ans, ABC a toujours été, et demeure aujourd’hui, une organisation médiatique indépendante, libre de tout intérêt commercial et politique.

RNZ n’a, quant à elle, rien publié sur son compte Twitter depuis le 18 avril.

Reformulation

Plus tôt ce mois-ci, Twitter avait apposé l’étiquette média financé par le gouvernement sur plusieurs comptes de la BBC, avant de la remplacer par média à financement public devant l’opposition du diffuseur public. À noter que la BBC est aussi membre du Groupe de travail mondial.

Le réseau social a également accolé au compte de la NPR (National Public Radio), aux États-Unis, la mention de média affilié à l'État, l'affublant de la même étiquette que les médias détenus par les gouvernements chinois ou russe.

La NPR a alors rapidement quitté la plateforme, le même jour où Twitter a finalement changé son étiquette pour média financé par le gouvernement. La NPR n’a pas pour autant fait un retour sur le réseau social dirigé par Elon Musk.

L’approche de Twitter consistant à étiqueter les médias sur la base de leur financement fait fi d’un principe fondamental des médias de service public : ce sont des médias financés par des fonds publics et indépendants de par la loi, peut-on lire dans le communiqué du Groupe de travail mondial pour les médias publics.

Ce modèle, ajoute-t-il, a permis de servir les auditoires de pays démocratiques pendant la majeure partie du siècle dernier.

Si Twitter doit apposer une de ses étiquettes existantes à l'ABC, CBC/Radio-Canada, KBS et RNZ, celle qui serait la plus précise et appropriée est "média à financement public".

Une citation de Extrait du communiqué du Groupe de travail mondial pour les médias publics

Le Groupe de travail mondial pour les médias publics est actuellement présidé par Catherine Tait, la dirigeante de CBC/Radio-Canada.

Les autres membres de l’organisation sont :

  • David Anderson, directeur général, ABC (Australie)

  • Tim Davie, directeur général, BBC (Royaume-Uni)

  • Delphine Ernotte, présidente-directrice générale, France Télévisions (France)

  • Norbert Himmler, directeur général, ZDF (Allemagne)

  • Kim Eui-chul, président-directeur général, KBS (Corée du Sud)

  • Jim Mather, président du conseil d’administration, RNZ (Nouvelle-Zélande)

  • Hanna Stjärne, directrice générale, SVT (Suède)

Avec les informations de Agence France-Presse

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