Poursuite pour diffamation : Dominion et Fox News s’entendent pour 787 millions

Le patron de Dominion, John Poulos, commente l'entente à l'amiable conclue avec Fox News.
Photo : Reuters / Eduardo Munoz
Le suspense aura duré plusieurs heures, mardi : alors que devait s'ouvrir le procès pour diffamation intenté par Dominion Voting Systems contre la chaîne Fox News, aux États-Unis, les deux parties se sont finalement entendues pour régler l'affaire à l'amiable. Selon le fondateur de Dominion, le Canadien John Poulos, le média américain a accepté de payer 787 millions de dollars américains.
L'entreprise, qui gère des machines électorales utilisées dans plusieurs comtés, lors de la présidentielle de novembre 2020, réclamait 1,6 milliard de dollars à la chaîne d'information en continu.
Dans une déclaration transmise par voie de communiqué, à la sortie du tribunal, Fox News a indiqué être heureuse d'être parvenue à un accord [...]. Nous reconnaissons les décisions de la Cour indiquant que certaines affirmations à propos de Dominion étaient fausses
.
Aux yeux du patron de Dominion, cela représente les conséquences de la dissémination de mensonges.
M. Poulos a d'ailleurs souligné que la chaîne avait admis avoir menti à propos de sa compagnie.
Les mensonges ont des conséquences
, a-t-il déclaré.
Une théorie mensongère

Le reportage de notre correspondante Azeb Wolde-Giorghis
Dominion accusait Fox d'avoir menti à de nombreuses reprises en affirmant que ses machines avaient servi à « voler » l'élection présidentielle et aidé le démocrate Joe Biden à l'emporter, une thèse toujours soutenue par l'ex-locataire de la Maison-Blanche Donald Trump, et dont la fausseté a été démontrée à de nombreuses reprises.
Au coeur du procès se trouvait la question de savoir si Fox News devait être tenu responsable d'avoir diffusé cette théorie du complot.
Avec une entente hors cour, Fox échappe aux témoignages potentiels de plusieurs de ses têtes d'affiche, ou encore de son grand patron, le magnat Rupert Murdoch.
Le règlement à l'amiable survient aussi après une décision, rendue par un juge le mois dernier, qui stipulait que la chaîne d'information ne pouvait invoquer le premier amendement de la Constitution américaine, portant sur la liberté d'expression, dans le cadre de sa défense.
Les documents judiciaires publiés au cours des deux derniers mois montrent que les cadres, les producteurs et les personnalités de Fox News n'ont pas cru, en privé, aux affirmations de M. Trump plaidant la fraude électorale.
Dominion Voting Systems avançait que Fox News craignait de rebuter son public avec la vérité, tout particulièrement après que de nombreux téléspectateurs eurent été irrités par la décision de la chaîne de déclarer le démocrate Joe Biden vainqueur en Arizona le soir de l'élection de novembre 2020.
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Avec les informations de Associated Press et Reuters