Des manifestants ont protesté contre le projet de site d’enfouissement à Saint-Moïse

Les manifestants protestent contre le projet de site d'enfouissement qui pourrait se concrétiser en 2024.
Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon
Une centaine de personnes ont manifesté samedi matin contre l’implantation d’un grand site de gestion des matières résiduelles à Saint-Moïse, dans La Matapédia.
La Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles Matapédia-Mitis prévoit créer un lieu d’enfouissement technique (LET), un écocentre et une plateforme de compostage dans l’arrière-pays de Saint-Moïse, un village de quelque 500 habitants.
Le nouveau site d’enfouissement permettrait aux MRC de La Mitis et de La Matapédia de traiter leurs déchets sur leur territoire. Ces matières sont actuellement envoyées à Rivière-du-Loup, soit à près de 200 kilomètres.

Le lieu d'enfouissement, la plateforme de compostage et l'écocentre seraient situés près de l'intersection de la route Otis et du Premier Rang à Saint-Moïse, à mi-chemin entre Mont-Joli et Amqui.
Photo : Radio-Canada
Les manifestants présents jugent le projet inacceptable pour des raisons environnementales, notamment parce que l'écocentre et les sites d'enfouissement et de compostage seraient aménagés sur un milieu humide.
Ils s'inquiètent aussi des répercussions d'un tel aménagement sur la qualité de l'eau, craignant la pollution causée par les lixiviats.
Le lixiviat est un liquide contaminé qui résulte du passage de l'eau à travers des déchets enfouis ou stockés.
L’eau coule à l’année, les castors s’amusent, mais là, ça va être moins le fun si ça devient un dépotoir.

Charles Ouellet, un résident de Saint-Moïse, se tient à l'emplacement prévu du futur site d'enfouissement.
Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon
Le président de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles Matapédia-Mitis et maire de Mont-Joly, Martin Soucy, veut toutefois apaiser les opposants au projet.
Ce lieu-là a été choisi d'une façon stratégique, pour le transport, pour l'accès pour s'y rendre. Par contre, je dois rassurer la population. Si on [avait] un doute qu'on pourrait mettre en péril l'environnement, que ce soit du côté de l'eau, des milieux humides, c'est sûr qu'on n'irait pas de l'avant
, indique-t-il.
On ne veut pas pousser de quoi dans la gorge des citoyens.

Les manifestants, qui étaient une trentaine lors de notre passage, s'inquiètent pour la qualité de l'environnement dans leur municipalité.
Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon
L’organisatrice de la manifestation, Alys Harvey-Ouellet, demande pour sa part à ce qu'un nouveau lieu soit choisi pour accueillir le projet de la Régie.
Elle regrette par ailleurs le manque de leadership du maire de Saint-Moïse, Patrick Fillion, à qui elle demande de se prononcer dans ce dossier.

Alys Harvey-Ouellet est la résidente de Saint-Moïse à l'origine de la manifestation de samedi.
Photo : Radio-Canada / Pierre Chapdelaine de Montvalon
Que ce soit un oui ou un non, [il faut qu’il soit] capable de dire ce qu’il pense de ça, parce qu’on a des "je ne sais pas", "on attend". Je pense que c’est une décision personnelle qu’il doit prendre pour ses citoyens et pour l’avenir
, avance-t-elle.
Le maire de Saint-Moïse n'était pas présent à la manifestation.
Une consultation publique sur le projet de plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) de Saint-Moïse avait été organisée l’an passé.
Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) doit examiner le projet au cours des prochains mois.
Avec les informations de Pierre Chapdelaine de Montvalon