Sommet sur l’avenir de l’industrie forestière à Forestville

La forêt boréale de la Côte-Nord (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin
Environ 75 représentants concernés par le milieu forestier se sont réunis jeudi à Forestville pour le premier Rendez-vous des communautés forestières, organisé par l’Alliance forêt boréale.
Au programme, des discussions et des échanges au sujet de l’économie, de la protection du caribou et des changements climatiques.
Le président de l’Alliance forêt boréale, Yanick Baillargeon, en a aussi profité pour faire part de ses inquiétudes au sujet de l’avenir de l’industrie forestière, inquiétudes aussi partagées par la mairesse de Forestville, Micheline Anctil.
On a des chemins qui sont bâtis, qui doivent être entretenus, il y a de moins en moins de moyens, les contraintes sont de plus en plus difficiles à surpasser pour certaines strates de compagnies, certains enjeux sont difficiles à franchir.

Yanick Baillargeon, président d’Alliance forêt boréale
Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix
Au Québec, en 2021, ce sont 15 500 emplois qui relèvent du secteur de la foresterie ou de l’exploitation forestière.
En début de semaine, l’Alliance forêt boréale était sur la sellette alors que des experts reprochaient à l’organisation, entièrement financée par des fonds publics, d’être à la solde de l’industrie forestière.
Le député de René-Lévesque, Yves Montigny, et ancien vice-président de l’Alliance, a lui aussi pris part à l’événement.

Yves Montigny et Micheline Anctil ont assisté à la conférence donnée par le directeur de la Chaire en éco-conseil de l'UQAC, Claude Villeneuve.
Photo : Radio-Canada / Camille Lacroix
Yves Montigny croit que les élus peuvent conserver une vision équilibrée malgré une proximité avec l’industrie. Il estime même qu’il fait partie de son rôle d'assurer cet équilibre des forces en présence.
Mon rôle, c’est aussi de discuter avec les élus pour être capable d’élargir la vision globale pour qu’on tienne compte de toutes les facettes. À la fois l’environnement, à la fois aussi le développement économique
, explique-t-il.
Des membres de la communauté innue de Pessamit étaient aussi présents à l’événement.
Protection du caribou forestier
Alors que des voix s’élèvent pour défendre l’habitat du caribou, dont certaines populations sont en déclin, les entreprises forestières entendent défendre la pérennité économique de l’industrie.

Le caribou est menacé au Canada, notamment à cause de la perte d'habitat généré par l'exploitation minière et forestière. (Photo d'archives)
Photo : Jean-Simon Bégin
Le conseiller au conseil des Innus de Pessamit et responsable du secteur territoire et ressources, Jérôme Bacon St-Onge, espère que l’industrie forestière prendra en compte la protection de l’espèce dans l’exploitation de la ressource.
Présent à la rencontre, M. Bacon St-Onge estime que Québec tarde à agir dans le dossier. C’est un peu sur le tard, mais on participe encore aujourd’hui. On ne cherche pas la guerre, on ne cherche pas à défaire l’économie du Québec ou quoi que ce soit, mais on essaie de faire entendre nos voix par la vitalité de notre culture.

Jérôme Bacon St-Onge a porté à bout de bras le dossier de la protection du caribou et de son territoire dans la communauté innue de Pessamit. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur
Québec doit présenter en juin sa stratégie pour préserver le caribou forestier.
De son côté, le président de Boisaco, Steeve St-Gelais, maintient sa position dans le dossier du caribou et croit que Québec manque de données pour connaître la situation réelle des populations de caribous.
On n’a pas affirmé que le caribou n’était pas en déclin. On a soulevé des interrogations.
Des biologistes et spécialistes du caribou affirment toutefois que les données sur le caribou sont bien établies à travers le pays.
Québec compte dévoiler sa stratégie pour les caribous forestiers et montagnards à la fin du mois de juin. Elle était attendue à la fin de l’année 2021.
Avec les informations de Camille Lacroix