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Des chercheurs se penchent sur la disparition du morse dans les Maritimes

Des morses sur la banquise.

Jusqu'au 18e siècle, une importante colonie de morses fréquentait les eaux du golfe du Saint-Laurent. (Photo d'archives)

Photo : iStock

Le conseil de recherche 4-OCÉANS, en partenariat avec le Musée des Îles-de-la-Madeleine, souhaite en savoir davantage sur la population du morse de l'Atlantique qui a fréquenté les eaux des Maritimes jusqu'au 18e siècle.

L'équipe, composée de scientifiques de l'université d'Oslo et de l'université norvégienne de sciences et de technologie, sera aux îles de la Madeleine du 6 au 20 mai afin d'étudier de nombreux ossements de morses conservés par des collectionneurs madelinots.

Des outils anciens en os ou en ivoire ainsi que certains ossements de baleines seront également examinés. Ces analyses permettront d'en apprendre davantage sur l'importance des ressources marines pour les habitants des Îles au cours des derniers millénaires.

Il n'y a pas d'histoire plus intéressante et instructive que celle de la disparition du morse des Maritimes, autrefois chassé par milliers aux îles de la Madeleine.

Une citation de James H. Barrett, chef de mission pour le projet 4-OCÉANS
Un homme barbu portant des lunettes.

Le chef de mission pour le projet 4-OCÉANS, James H. Barrett, dirige une équipe multidisciplinaire qui combine une expertise en archéologie historique, en histoire de l'environnement marin et du climat et en géographie historique.

Photo : E.G. Barrett

Recueillir de l'information sur l'extinction de la vache marine

Aujourd’hui, l’aire de répartition du morse de l’Atlantique s’étend du nord de la baie James à la côte du Labrador.

Toutefois, la population de morses des Maritimes était autrefois abondante dans le sud-ouest du golfe du Saint-Laurent et sur le plateau néo-écossais. L'espèce a été chassée jusqu'à l'extinction.

Un crâne de morse sur fond noir.

Une population de morses de l'Atlantique vivait sur les côtes de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve et du golfe du Saint-Laurent. Elle a été exterminée aux 17e et 18e siècles par une chasse excessive.

Photo : GRACIEUSETÉ/ MUSÉE DES ÎLES-DE-LA-MADELEINE

Dans l'archipel madelinot, une longue histoire d'intérêt local a permis de constituer d'importantes archives bioarchéologiques d'os et de défenses de morses.

L'étude de cette collection devrait permettre d'en savoir plus sur l'histoire naturelle de cet animal unique, aussi appelé vache marine.

Les chercheurs se serviront de différentes techniques d'analyse, comme les mesures d'os et de défenses à l'aide de compas et d'imagerie 3D, les études des signaux biogéochimiques des fragments d'os, ou encore l'extraction d'informations génétiques et la documentation de preuves de chasse et de boucherie.

Un bureau vitré rempli de crânes et de défenses de morses.

Parmi les collections des Madelinots, celle de Raynald Cyr est l'une des plus imposantes. Elle comporte plusieurs centaines d'ossements de morses et de nombreux écrits anciens relatifs à l'histoire de l'archipel.

Photo : Raynald Cyr

Selon l'équipe de recherche, les morses maritimes vivant autour des îles de la Madeleine avaient une morphologie différente de celle des autres populations.

Les spécimens étaient un peu plus larges, leurs défenses étaient légèrement asymétriques et leur génétique était distincte. La bioarchéologiste Katrien Dierickx précise que tous ces détails seront étudiés. On veut, dit-elle, vraiment mieux comprendre comment le morse maritime vivait et aussi comment et pourquoi il s'est éteint.

Le professeur James H. Barrett explique que les recherches s'étendront jusqu'à l'île de Sable : Nous collaborons étroitement avec le Musée de la Nouvelle-Écosse parce que l'île de Sable constitue un autre emplacement principal où vivait le morse des Maritimes.

Une femme devant un décor hivernal.

Katrien Dierickx, chercheuse belge spécialisée en bioarchéologie, fait partie de 4-OCÉANS, un nouveau projet de synergie du Conseil européen de la recherche (ERC).

Photo : Maciej Ruciński

Une deuxième phase de l'étude sera réalisée en 2024. Les chercheurs de 4-OCÉANS reviendront alors dans l'archipel, munis notamment d'un radar à pénétration de sol. L'objectif sera de fouiller différents secteurs des Îles à la recherche de squelettes de morses toujours enfouis.

Le partenariat avec l'équipe de chercheurs ainsi que l'exposition proposée en parallèle représentent certaines des premières activités officielles du tout jeune Musée des Îles-de-la-Madeleine, fondé en 2019 par des Madelinots férus d'histoire.

Le Musée collaborera aussi à l'écriture de l'étude menée par le conseil de recherche 4-OCÉANS. Les résultats devraient être publiés en 2026, au plus tard en 2027.

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