Le ministre Champagne ouvre la porte à un Medicago « en version réduite »

François-Philippe Champagne est passé en studio avant de visiter les locaux de l'entreprise UgoWork en compagnie du maire Marchand.
Photo : Radio-Canada / Félix Duchesne
Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a livré un plaidoyer en faveur de la conservation de l’expertise et des technologies à Québec, mais ça viendra peut-être avec des sacrifices. « Je veux préserver un plus grand nombre d'emplois possible conscient qu’il faudra retourner en arrière. Ça veut dire beaucoup moins d’emplois pour une certaine période de temps. On est en train de voir pour peut-être une version réduite de Medicago », déclare-t-il.
En février, le groupe chimique Mitsubishi Chemical Group, à la tête de l’entreprise basée à Québec, avait pris la décision d’en cesser les activités parce qu’elle jugeait que l’entreprise biopharmaceutique n’était pas viable commercialement.
Medicago avait la particularité de développer des vaccins à base de plantes. Il faut préserver cette technologie-là. On n’a pas choisi la pandémie, on ne choisira pas s’il y en aura une autre, mais on peut choisir d’être mieux préparé. Moi, je veux avoir ça dans ma boîte à outils. On l’a dit clairement à Mitsubishi et ils sont très d’accord avec ça
, relate le ministre en entrevue à l’émission Première heure.

En 2018, la biopharmaceutique lançait le début des travaux de construction de sa nouvelle usine dans le secteur d'Estimauville au coût de 245 millions de dollars.
Photo : CBC News
François-Philippe Champagne est bien prêt à tenir tête à Mitsubishi. D’abord la compagnie doit des sommes importantes au gouvernement alors moi j’utilise ça comme un levier. Il n’y aura pas de main levée tant que je ne serai pas satisfait
, martèle M. Champagne.
Avenir toujours aussi incertain
Avec le recul, le ministre concède que Medicago s’est peut-être empressé de commercialiser son vaccin contre la COVID-19, qui a été rejeté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à cause des liens de l’entreprise avec l’industrie du tabac.
L’idée c’est qu’il faut revenir un peu en arrière pour mieux repartir. Il faut retourner en recherche et développement pour stabiliser un peu le produit et éventuellement retourner en commercialisation. On est peut-être allé un peu vite
, admet-il.

Le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne et le maire de Québec Bruno Marchand visitent les locaux de l'entreprise UgoWork.
Photo : Radio-Canada / Philippe L'Heureux
Le ministre Champagne ne donne pas d’indices par rapport à de potentiels acheteurs, mais laisse planer la possibilité que l’Université Laval puisse profiter des installations de l’entreprise à Beauport.
Il dit qu’il peut d’ailleurs compter sur la présence d’alliés forts qui ont les mêmes intérêts que lui, le maire, Bruno Marchand, et le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.
Avec les informations de Alex Boissonneault et Juliette Lefebvre.