Une saison de motoneige en dents de scie
Les sentiers ferment habituellement plus tard en avril, selon le président du Club Ook-Pik, à Sept-Îles, Michel Thibeault. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
De part et d’autre du fleuve Saint-Laurent, les clubs de motoneigistes font le bilan d’une saison avec des hauts et des bas. Avant tout, c’est la météo qui a joué des tours aux clubs, principalement en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Au point où la Fédération estime qu'une réflexion plus large s'impose sur l'avenir du sport au Québec.
Le début de la saison a été laborieux et tardif, raconte l’administratrice régionale de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine au sein de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, Maria Fortin.
La neige a débuté très tôt, mais a fondu très rapidement. Donc ça a été un élément stressant pour les clubs, parce qu’ils devaient préparer les sentiers. Les motoneigistes avaient hâte de faire de la motoneige, donc il a fallu les freiner un peu.
La fin de saison a été précipitée à plusieurs endroits à partir du mois de mars. C’est le cas sur la Côte-Nord, où des journées chaudes ont accéléré la fonte de la neige, rappelle le président du Club Ook-Pik, à Sept-Îles, Michel Thibeault.
3000 km de sentiers de motoneige sont entretenus et balisés, en Gaspésie. (Photo d'archives)
Photo : Isabelle Larose
Ça a beaucoup dégradé le sentier, ce qui est dommage, on a été obligés de fermer nos opérations à la fin du mois de mars, alors qu’habituellement on se rend jusqu’au mois d’avril. Puis la température a viré de bord, il neigeait toutes les semaines
, déplore Michel Thibeault.
Pour les clubs de motoneigistes, de telles conditions météo peuvent réduire de beaucoup leur domaine d’activité, par exemple en coupant des sentiers qui relient deux régions.
Les changements de température ont donc perturbé la saison, selon le directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ), Stéphane Desroches.
Stéphane Desroches, directeur général de la FCMQ (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marguerite Morin
Ça a été très ardu cette année, mais je pense que de plus en plus ça va être une réflexion à faire dans la Fédération pour les prochaines années. Quand on fait les analyses, ça a été la complexité un peu partout dans le Québec
, explique-t-il.
Même si la saison a été assez bonne, selon Stéphane Desroches, une réflexion s’impose donc sur l’avenir de la motoneige au Québec en raison des changements climatiques.
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L’alcool toujours présent sur les pistes
Des redoux, rendant les pistes glissantes, sont aussi dangereux pour les motoneigistes.
La Sûreté du Québec dénombre 24 morts de motoneigistes cette saison.
La cause principale de ces accidents demeure les facultés affaiblies par l’alcool, explique le directeur général de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, Stéphane Desroches.
Depuis 2018, dans la plupart des décès, ils étaient intoxiqués avec l’alcool, on parlait de 40 %. C’est une problématique chez nous, qu’on voit quand on reçoit le rapport des coroners, qu’il y a un problème d’alcool au niveau des motoneigistes.
En 2021-2022, 24 personnes sont également mortes en faisant de la motoneige, alors que c’était 16 en 2020-2021 et 24 à nouveau en 2019-2020.
Avec les informations de Renaud Chicoine-McKenzie
