Des produits chimiques trouvés dans un petit lac à la suite des rejets toxiques de Kearl

Le site d'exploitation des sables bitumineux de Kearl, dans le nord de l'Alberta, rejette des eaux contaminées dans l'environnement depuis mai 2022.
Photo : Fourni par la Première Nation Athabasca Chipewyan/Nick Vardy
La Régie de l’énergie de l’Alberta confirme la présence de produits toxiques dans un petit lac du nord de la province. Ces produits chimiques ont été découverts après les deux fuites d’eau contaminée du site d’extraction de sables bitumineux Kearl, de la pétrolière Impériale.
Dans sa mise à jour publiée mardi, la Régie dit que des particules d’hydrocarbures et d’acides naphténiques ont été trouvées dans un lac à poisson qui se trouve à la lisière du site d’extraction, à 70 kilomètres au nord de Fort McMurray.
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Ces produits chimiques indiquent que les eaux usées industrielles sont potentiellement présentes dans un plan d'eau poissonneux situé à la limite du site Kearl de l'Impériale
, précise le document, qui ajoute que leur concentration est faible et que le composant d'hydrocarbure ne dépasse pas la limite des lignes directrices pour protéger la vie aquatique.
Il n'y a pas de lignes directrices pour les acides naphténiques. Cependant, il a été déterminé qu'ils avaient un potentiel modéré d'être un danger pour l'environnement, étant donné la toxicité modérée de ces substances
, dit le site Internet de Santé Canada.
Rien n'indique pour l'instant une modification de la qualité de l'eau potable, et aucun impact négatif sur les poissons ou la faune n'a été observé
, poursuit la déclaration de la Régie, ajoutant que d’autres tests sont en cours.

Le déversement de rejet toxique d'un bassin de rétention du projet minier Kearl s'est produit en amont de plusieurs cours d'eau, dont la rivière Athabasca, qui font partie du bassin hydrographique Mackenzie.
Photo : Radio-Canada
Un porte-parole de l’Impériale affirme de son côté que ces produits chimiques n'ont pas été trouvés à l’embouchure du lac. Selon une déclaration écrite de la pétrolière, les fuites n’auraient pas eu d’impact sur la faune ou les poissons.
Marti Olszynski, professeur de droit des ressources naturelles à l'Université de Calgary, explique que les conclusions de la Régie pourraient conduire à des accusations contre l’Impériale en vertu de la loi fédérale sur les pêches. Cette loi interdit tout rejet de substances nocives dans les eaux poissonneuses. Les quantités détectées n'ont pas d'importance
, dit-il.
La première fuite a été découverte en mai 2022, mais son volume n’a pas encore été déterminé. La seconde, de 5,3 millions de litres, a eu lieu en février dernier.
Le petit lac mesure moins d’un quart de kilomètre carré.
Avec les informations de La Presse canadienne