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Zone tampon : Rouyn-Noranda et la santé publique veulent rassurer les citoyens

Des personnes en conférence de presse.

Réal Beauchamp, conseiller municipal du quartier Noranda, Samuelle Ramsay-Houle, mairesse suppléante de Rouyn-Noranda, et le Dr Stéphane Trépanier (sur l'écran), directeur de la santé publique régionale, lors de la conférence de presse sur la zone tampon.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Radio-Canada

La Ville de Rouyn-Noranda et la direction de santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue ont fait le point, mercredi après-midi, à propos de l’autorisation ministérielle de la Fonderie Horne annoncée il y a trois semaines par le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Les deux organisations ont voulu rassurer la population et ont tenu à souligner les gains réalisés pour la santé de la population avec la création de la zone tampon dans le quadrilatère Carter-Portelance, qui présente le plus de risques aux émissions de produits contaminants de la fonderie.

Le directeur régional de la santé publique, le Dr Stéphane Trépanier, a invité la population à participer à une démarche de cohabitation avec l’industrie.

« L’option que la santé publique régionale a proposée dans son avis, c'est de se rassembler, d’échanger, de recueillir les points de vue, de coconstruire ensemble les balises de cohabitation. La volonté, c’est une démarche participative dans laquelle on crée ensemble un espace sain entre la grande industrie et le milieu résidentiel », a-t-il déclaré.

Des résidences situées tout près de la Fonderie Horne.

Des résidences situées tout près de la Fonderie Horne.

Photo : Radio-Canada

Qualité de l'air à Rouyn-Noranda

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Des maisons du quartier Notre-Dame près de la Fonderie Horne.

La Ville de Rouyn-Noranda a quant à elle rappelé qu’elle mettait en place une équipe consacrée à l'accompagnement des citoyens dans leur période de transition. De plus, les citoyens qui devront déménager seront aussi bientôt invités à faire connaître leurs besoins.

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation débutera bientôt la cueillette d’informations auprès des citoyens visés par la relocalisation. Cette démarche permettra de mieux connaître les besoins de chacun en matière d'habitation et de logement afin de garantir une relocalisation adéquate pour chaque personne concernée. Cette collecte d’informations s’échelonnera sur plusieurs semaines et chaque personne sera contactée personnellement, a précisé le conseiller municipal du quartier Noranda, Réal Beauchamp, qui invite les résidents qui ne l’ont pas encore fait à contacter la Ville.

Une carte délimitant la future zone tampon dans le quartier Notre-Dame, à Rouyn-Noranda.

Le tracé de la zone tampon relié à la nouvelle autorisation ministérielle de Glencore pour la Fonderie Horne.

Photo : Gracieuseté - ministère de l'Environnement

Par ailleurs, concernant le rachat des propriétés par la Fonderie Horne, la Ville a invité les propriétaires à attendre la présentation de l’ensemble des mesures avant d’entamer leurs démarches.

Rappelons que Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne, rachètera 82 immeubles situés à proximité de l'usine et qu’environ 200 ménages seront ainsi déménagés vers de nouveaux endroits, aux frais de Québec, à hauteur de 58 millions de dollars. Cette somme couvrira aussi les frais de déménagement des résidents du quartier Notre-Dame.

Une « saine distance » est nécessaire, estime la santé publique

Selon la nouvelle autorisation ministérielle, le seuil de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air, jugé acceptable par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), devrait être atteint dans le quartier Notre-Dame au plus tard en 2028. Malgré cela, le directeur régional de la santé publique, le Dr Stéphane Trépanier, a réitéré l'importance de la création de la zone tampon.

Un grand complexe industriel, ça va nécessairement avoir des émissions variables. Il va nécessairement y avoir des périodes où il y aura certains dépassements dans l’extrême proximité du complexe. C’est sûr qu’actuellement, même si on faisait affaire avec l’usine la plus moderne possible, il y a une situation où on a des citoyens qu’il ne faut pas oublier, qui sont dans un espace où les dépassements sont beaucoup plus difficiles à prévoir. Cet espace-là, il est important à créer, si on veut être modernes en terme de cohabitation. En ce moment, ça n’existe plus, des quadrilatères si proches d’un grand complexe. Donc, il n’y a personne qui est pressé [de déménager], mais la pertinence va rester dans quatre ans, explique M. Trépanier, faisant notamment référence aux émissions fugitives, au bruit et aux risques industriels qui demeureront.

Photo aérienne du secteur de la future zone tampon.

Une partie du quartier Notre-Dame qui se retrouve dans la future zone tampon.

Photo : Radio-Canada

Quant aux bâtiments situés tout juste à l’extérieur de la future zone tampon, la mairesse suppléante Samuelle Ramsay-Houle affirme que la Ville est bien consciente des préoccupations soulevées par les citoyens et commerçants concernés.

Le conseiller municipal du quartier Noranda ajoute en ce sens que des demandes d'accommodement pourraient être considérées au cas par cas.

C’est clair qu’il y aura des demandes, reconnaît Réal Beauchamp. C’est clair que la zone comme telle ne peut pas être tranchée au couteau. Il y aura toutes sortes de préoccupations, toutes sortes de besoins. Le comité de travail qu’on va former va permettre, en collaboration avec la santé publique et le ministère des Affaires municipales, de recevoir [les demandes] et de planifier, puis de voir ce qu’on peut faire et jusqu’où on peut aller pour accommoder ces gens-là.

Réal Beauchamp et Samuelle Ramsay-Houle, assis derrière une table, s'adressent aux journalistes en parlant au micro, en conférence de presse.

Réal Beauchamp, conseiller municipal du Vieux-Noranda, et Samuelle Ramsay-Houle, mairesse suppléante de Rouyn-Noranda.

Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir

Pas de nouveau quartier

Mme Ramsay-Houle a tenu à réitérer qu’aucun nouveau quartier ne sera aménagé, mais que de nouveaux logements qui répondent aux besoins des citoyens touchés seront construits à divers endroits de la ville.

Il y a déjà des secteurs qui ont été visés avec une grille de critères qui prend en considération beaucoup de choses : la localisation, les services, le transport collectif, les épiceries, les dépanneurs, la rapidité avec laquelle on peut construire sur ces terrains-là. Selon l’évaluation de besoins qui sera faite par le ministère des Affaires municipales, on va être plus en mesure de déterminer ce qui pourra être construit où, comme des logements sociaux ou des maisons unifamiliales, indique la mairesse suppléante, qui refuse de dévoiler les endroits ciblés par la Ville pour le moment.

Avec la collaboration de Martin Guindon et de Jean-Michel Cotnoir

Ne pas répéter les erreurs du passé

Samuelle Ramsay-Houle a par ailleurs fait référence au déménagement de résidences qui a eu lieu à Malartic il y a une quinzaine d'années, avant l’ouverture de la mine à ciel ouvert. Elle soutient que la Ville de Rouyn-Noranda souhaite apprendre de ce qui a été fait à Malartic afin d’éviter de répéter les erreurs du passé.

On sait après coup que le début de cette aventure-là a été un exemple sur lequel ne pas se fier. On ne va pas se mentir, la relocalisation avait été gérée presque entièrement par la minière, au début. Le ministère n’était pas présent, la Ville n'était pas présente. Les organismes se sont structurés au fur et à mesure en voyant l’espèce de catastrophe qui s’en venait. On a beaucoup parlé avec des gens qui étaient là et qui l’ont vécu, mais déjà, on voit que ça va être très différent. On a cette expérience de choses à faire et de choses à ne pas faire. On peut déjà présumer que ça va mieux se passer, affirme-t-elle.

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