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Des contes pour enfants avec une drag-queen déplacés dans un lieu secret par mesure de sécurité

Des manifestants avec des pancartes clamant que « les clowns, ça va au cirque », sous l'œil des policiers.

La manifestation contre la venue de la drag-queen Barbada, à Sainte-Catherine, a aussi attiré des contre-manifestants.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Malgré le feu de critiques s'y opposant, la Ville de Sainte-Catherine a maintenu une activité de contes pour enfants animée dimanche par la drag-queen Barbada, mais a choisi de le faire dans un lieu dont l'adresse n'a pas été divulguée publiquement.

La Ville a déplacé l’activité pour assurer la sécurité des participants et pour qu’ils puissent en profiter, a dit la directrice des communications Amélie Hudon, sur fond de klaxons et de musique dansante s'élevant d'une manifestation sous forte présence policière.

Des dizaines de personnes ont clamé haut et fort leur désapprobation à la programmation de L’heure du conte avec Barbada, une activité présentée comme ludique et sympathique, et qui vise à amener les enfants à s’ouvrir à la différence, et à développer l’amour de la lecture et des livres, selon le site de l'artiste.

Il est indiqué que la drag-queen anime des heures du conte dans diverses bibliothèques, libraires et garderies québécoises depuis 2016, auprès d'un public de 3 à 8 ans. Elle est aussi à la barre d’une émission jeunesse avec la série Barbada sur ICI TOU.TV.

À Sainte-Catherine, une vingtaine de familles se sont inscrites à la lecture, que la Ville cite en exemple pour communiquer sa ligne politique. La libre expression est une valeur importante, a indiqué Mme Hudon. Nous sommes très fiers d’avoir tenu cette activité qui valorisait la tolérance, la diversité, une société inclusive exempte de discriminations.

Une manifestante avec une pancarte clamant que « les drag-queens n'ont pas leur place avec nos jeunes ».

Plusieurs manifestants interrogés par Radio-Canada se défendent d'être transphobes.

Photo : Radio-Canada

L'activité a déjà été déprogrammée par des municipalités refroidies par le tollé qu'elle suscitait.

J'ai plein d'amis gais

Les manifestants rencontrés par Radio-Canada dans les rues de Sainte-Catherine ont assuré ne pas être homophobes, mais selon eux, les drag-queens n'ont aucune légitimité à éduquer les enfants.

Les gens pensent qu’on est homophobes, moi je veux préciser que j’ai plein d’amis gais, a témoigné une manifestante. J’ai rien contre les drag-queens, j’ai déjà été dans un cabaret voir leur spectacle, mais leur place, c'est dans les cabarets.

À ses yeux, les enfants doivent vivre leur enfance, et il incombe aux parents d'aborder la sexualité avec eux. Une drag-queen ne va peut-être pas dire les choses de la bonne manière, elle n'est pas psychologue ni sexologue, a ajouté la manifestante.

Même discours tenu par un manifestant retraité : Aujourd’hui [les drag-queens] veulent faire de l’éducation. C’est pas leur rôle, ils sont pas formés pour ça.

À noter que Sébastien Potvin, l'homme qui se cache derrière Barbada, est également enseignant en musique au primaire.

Sous l'œil des policiers, François Amalega, qui s'est fait connaître pour son militantisme contre les mesures sanitaires au plus fort de la pandémie de COVID-19 au Québec, s'est faufilé dans la foule en vociférant dans un micro distordu : Toutes les sociétés humaines ont pour fondement la famille et l’amour, les enfants sont appelés à être protégés!

À ses côtés, un homme le suivait avec une enceinte diffusant une musique pop et un chandail exhibant des paroles d'évangile.

Si la manifestation a réuni des opposants à l'activité pour enfants animée par Barbada, elle a aussi attiré quelques contre-manifestants. Une rangée de policiers s'est intercalée entre les deux groupes pour contenir les débordements. Lors de la manifestation, trois personnes ont été arrêtées pour avoir troublé la paix. Elles ont été libérées par sommation, a affirmé la Régie intermunicipale de police Roussillon par voie de communiqué dimanche après-midi, une fois la manifestation terminée.

On ne veut pas se ramasser comme aux États-Unis, a dit une participante prénommée AG. Le monde queer au Québec et au Canada a besoin d’être protégé, écouté.

On est en train de vivre des changements sociétaux avec la montée du fascisme et de la xénophobie. On a besoin de leur montrer que ça ne passera pas.

Une citation de AG, contre-manifestante
Elle est à la manifestation dans les rues de Sainte-Catherine.

Celeste Trianon se présente comme militante transféministe.

Photo : Radio-Canada

Ça me fait peur, ça me faire craindre pour ma propre sécurité, a confié à son tour Celeste Trianon, en établissant elle aussi un lien avec le recul des droits de la personne aux États-Unis. Il existe 427 projets de loi qui remettent en question certains droits des membres de la communauté LGBTQ+ aux États-Unis.

Selon elle, l'organisateur de la manifestation à Sainte-Catherine serait également l'un des acteurs du mouvement antivax.

Avec les informations de Marie-Josée Paquette-Comeau

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