Élections Ontario propose de faire interdire les sondages d’opinion la veille du scrutin

Un nouveau rapport d'Élections Ontario indique que les sondages d'opinion ont probablement contribué au taux d'abstention record aux élections provinciales de 2022. Le directeur général des élections demande une modification de la loi afin qu'aucun résultat de sondage politique ne puisse être publié au cours des deux dernières semaines des futures campagnes. (Photo d'archives)
Photo : Michael Wilson / CBC
Pour éviter que « les sondages influencent les résultats électoraux », le directeur général d’Élections Ontario, Greg Essensa, demande une modification de la loi afin qu'aucun résultat de sondage politique ne puisse être publié deux semaines avant le jour du scrutin.
Cette recommandation est l'une des nombreuses contenues dans le nouveau rapport postélectoral d'Élections Ontario.
Intitulé un appel au changement législatif
, le directeur général des élections recommande qu'aucun résultat de sondage d'opinion publique indiquant les cotes de popularité des partis politiques ne soit publié au cours des deux dernières semaines précédant le jour du scrutin.
Les sondages politiques ont le potentiel d'influencer les résultats des élections
, indique le rapport.
Le taux de participation aux élections de 2022 - la deuxième majorité consécutive pour les progressistes-conservateurs du premier ministre Doug Ford - n'a été que de 44 %, soit le taux le plus bas de l'histoire de l'Ontario.
Élections Ontario cite des données d'enquête comme preuve que les sondages ont contribué à ce faible taux de participation.
De nombreux sondés se sont désintéressés de l'élection en raison des premiers sondages faisant état de résultats unilatéraux
, indique le rapport.
Toujours selon le rapport, 36 sondages ont été publiés au cours des deux semaines précédant le jour du scrutin, le 2 juin de l'année dernière.
Actuellement, en Ontario, les médias n'ont pas le droit de publier les résultats de nouveaux sondages d'opinion le jour même des élections.
Élections Ontario recommande également de prolonger d'au moins une semaine la période de campagne officielle de 29 jours.
L'Ontario compte le plus grand nombre d'électeurs inscrits, mais son calendrier électoral est l'un des plus courts au Canada
, écrit M. Essensa dans son rapport.
Il est de plus en plus difficile de gérer le déploiement du matériel dans 124 circonscriptions électorales, l'acceptation d'un nombre croissant de candidats désignés et l'exécution d'une pléthore d'autres tâches à réaliser dans des délais serrés
, surenchérit-il.
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Allocations aux partis politiques
Greg Essensa s’oppose également au projet de gouvernement de supprimer les allocations aux partis politiques financées par les contribuables, à compter de 2025.
Les allocations assurent un équilibre adéquat entre les collectes de fonds publics et privés pour les partis politiques et les associations de circonscription
, indique le rapport.
Ces allocations ont été mises en place en 2017 après que l'Ontario a interdit aux sociétés et aux syndicats de faire des dons aux partis politiques et aux candidats.
Les montants sont calculés en fonction du nombre de voix obtenues par chaque parti lors de l'élection précédente. Les PC devraient recevoir près de 4,9 millions de dollars en 2023, le Parti libéral un peu moins de 2,9 millions de dollars, le NPD un peu plus de 2,8 millions de dollars et le Parti vert environ 710 000 dollars.
CBC a demandé une interview avec M. Essensa vendredi, le lendemain de la publication de son rapport, mais un porte-parole des médias a indiqué qu'il n'était pas disponible. News
Autres recommandations
Le rapport recommande également de modifier certaines règles régissant la désignation des candidats et d'habiliter le directeur général des élections à infliger des amendes aux partis ou aux associations de circonscription qui ne respectent pas les délais de dépôt des états financiers.
Un porte-parole du procureur général Doug Downey a déclaré que le gouvernement avait reçu le rapport et que ses recommandations étaient en cours d'examen.
Avec les informations de Mike Crawley, de CBC