Des manifestants à Halifax dénoncent les investissements de RBC dans les énergies fossiles
Manifestation devant une succursale de la Banque Royale du Canada, samedi à Halifax.
Photo : CBC / Jeorge Sadi
Des manifestants se sont rassemblés samedi devant une succursale de la Banque Royale du Canada à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Ils dénonçaient les investissements de cette banque dans des projets liés aux énergies fossiles.
Quatre banques canadiennes figurent dans le top 20 des banques avec le plus grand nombre d'investissements dans ce secteur : la Banque Royale (RBC
), la Banque de Montréal (BMO ), la Banque Toronto-Dominion (TD ) et la Banque Scotia.Des manifestations se déroulaient samedi à 40 endroits d'un océan à l'autre, notamment à Ottawa, Montréal, Toronto, Winnipeg, Edmonton et Vancouver.
Le but de ces manifestations, c’est de s’inscrire dans une campagne plus large pour essayer de changer l’avis de la Banque Royale du Canada en ce qui concerne ses investissements colossaux dans les énergies fossiles et ses politiques de respect des droits humains, tout particulièrement du droit des autochtones
, a déclaré dans une entrevue Louis Ramirez, du groupe Solidarité décoloniale Halifax.
Ces banques, à coups d'investissement de milliards de dollars, freinent en fait les efforts de la société canadienne pour atteindre une vraie transition écologie et une réconciliation avec les peuples autochtones
, a-t-il dit.
Car ses investissements résultent souvent dans des oléoducs qui traversent des communautés autochtones qui, selon les manifestants, n’ont pas donné leur accord.
RBC
a présenté un plan pour réduire les émissions des projets qu'elle finance d'ici 2030, dans le but d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050.Mais l'institution financière s'est attiré des critiques de certains intervenants, qui l'ont accusé de faire de l'écoblanchiment lorsqu'elle a présenté son plan de réduction des émissions d'ici 2030.
RBCCoastal GasLink, dont l'objectif est de relier Dawson Creek et Kitimat, en Colombie-Britannique, en passant à travers les Rocheuses canadiennes.
s'est aussi attiré les foudres de certaines Premières Nations, dont les Wet'suwet'en, qui ont dénoncé son plan climatique et ses investissements dans le gazoducLa RBC ne s'est même pas assurée que les chefs Wet'suwet'en seraient consultés. Elle a consulté certains chefs de certaines nations, mais juste celles et ceux qui sont d'accord avec elle
, a déploré Louis Ramirez.
Celles et ceux qui, selon la loi autochtone et même selon la Cour suprême du Canada, auraient dû être consultés, auraient dû donner leur consentement, ne l'ont pas été. Donc aujourd'hui, ça se traduit par des violences colossales sur leurs territoires
, a-t-il affirmé.
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La Banque Royale, de son côté, met de l'avant l'importance de mener une transition énergétique vers la carboneutralité. La Presse canadienne n'a pas vérifié de manière indépendante les groupes qui ont été consultés dans le cadre de ce projet.
Nous nous sommes engagés à atteindre l'objectif de carboneutralité dans nos prêts d'ici 2050 et avons établi des objectifs provisoires de réduction des émissions qui nous aideront à prendre des mesures et à mesurer les progrès accomplis
, a affirmé le porte-parole de RBC , Jeff Lanthier, par courriel. Ces objectifs s'appuient sur des données scientifiques et reflètent une approche mesurée et délibérée de l'action climatique
.
Ce mouvement de contestation pancanadien a été lancé à quelques jours de l'assemblée annuelle des actionnaires de RBCSaskatoon, en Saskatchewan.
, qui doit avoir lieu mercredi àD’après le reportage de Kheira Morellon et avec des renseignements de La Presse canadienne