Emily Vigneault, une jeune boxeuse aux gants d’or

Emily Vigneault, médaille d'or au cou, au gymnase Humble Boxing Academy à Airdrie.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Leblanc
Emily Vigneault est la première boxeuse dans la catégorie des 60 kg à avoir remporté la médaille d’or aux Jeux du Canada. De retour de l'Île-du-Prince-Édouard, la jeune franco-albertaine poursuit son entraînement dans un gymnase de la ville d’Airdrie.
Elle est repartie de la compétition avec la plus haute récompense des Jeux du Canada autour du cou et devient du même coup, la première athlète féminine au pays a remporté les grands honneurs, puisque la boxe féminine n'a été ajoutée comme discipline qu'en 2023.
Pourtant, Emily Vigneault n’en est qu’à ses premiers pas dans le monde de la boxe. Sa jeune carrière a débuté il y a deux ans à peine, en pleine pandémie.
Quand j'ai commencé à faire de la boxe, je faisais du Muay Thaï, et puis je voulais travailler plus avec mes mains
, raconte-t-elle.
Quelques coups plus tard et dans sa tête, les dés sont joués, elle préfère la boxe : La boxe c’est vraiment important pour moi. Je suis vraiment [passionnée].
Son passage du Muay Thaï à la boxe l'a toutefois forcée à faire quelques ajustements, comme à son jeu de pieds qui laissait selon elle à désirer.
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En début d'année, après des heures à peaufiner sa manière de bouger, elle a commencé à prendre part à des compétitions, au tournoi Silver Gloves de Medicine Hat.
C'est d'ailleurs là, après avoir remporté tous ses combats, qu'elle a appris sa sélection pour l'équipe albertaine aux jeux du Canada.
Mon [entraîneur] m’a dit : " Tu vas aux Jeux du Canada, t’es prête ".
Quand j'ai su que j’allais [participer aux Jeux du Canada], j'étais vraiment nerveuse, mais aussi vraiment heureuse d'y aller
, relate-t-elle.
Malgré la nervosité, Emily s’est entraînée dur pour se préparer à prendre part à la compétition canadienne. Au menu, 30 à 45 minutes de course chaque matin, et des séances de 3 heures au gymnase 6 fois par semaine.

Pour se préparer aux Jeux du Canada, Emily Vigneault s'est entraînée au gymnase six fois par semaine.
Photo : Radio-Canada / David Mercer
Son entraînement intensif a porté fruit, car le 4 mars dernier, à l’Île-du-Prince-Édouard, Emily est devenue la première boxeuse championne de l’histoire des Jeux du Canada dans la catégorie des 60 kg.
Juste après [le combat] quand il lève la main, j'ai comme pleuré dans le ring parce que j'étais trop heureuse.
Une fois sur le podium, les émotions ne redescendent pas : Il y avait quelque chose dans mon coeur que je n'avais pas [vraiment ressenti auparavant] dans la boxe, car c'était nouveau.
L'entraîneur d'Emily Vigneault, Lucas George, a lui aussi senti la nervosité monter d’un cran à certains moments.
J’étais nerveux qu’elle participe à une compétition comme celle des Jeux du Canada. Elle compte sur moi, sur ce que je lui enseigne [...], raconte-t-il. C’est éprouvant pour les nerfs, et j’avais peur d’échouer comme entraîneur.
C’était des montagnes russes pour nous deux.
Il ne tarit d’ailleurs pas d’éloges pour sa jeune protégée.
Elle travaille dur, elle est dévouée, elle est engagée. Elle m'a rendu la vie facile [en tant qu’entraîneur].

L'entraîneur d'Emily Vigneault, Lucas George.
Photo : Radio-Canada / David Mercer
Vers d’autres sommets
Comme une professionnelle, Emily Vigneault a travaillé fort pour atteindre son objectif, non sans en payer le prix.
Je prends beaucoup de temps, beaucoup de mon [temps libre], pour le mettre [dans la boxe] et je sacrifie beaucoup de choses
, a-t-elle expliqué, sans regret toutefois.
Alors que les Jeux du Canada sont terminés depuis un mois à peine, la jeune combattante se tourne maintenant vers l'avenir, avec de nouveaux objectifs en tête, et pas les moindres : Mes prochains buts vont être d'aller aux Olympiques ou aussi être pro.