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Mobilisation contre les politiques de RBC en lien avec le climat et les Autochtones

Des manifestants brandissent des pancartes dans une rue.

Des manifestations étaient organisées dans une quarantaine de ville à travers le pays samedi, par exemple ici à Toronto, pour dénoncer les investissements de la RBC dans les énergies fossiles.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Des manifestants se sont rassemblés samedi à Toronto ainsi que dans une quarantaine d’autres villes du pays pour protester contre les politiques de la Banque Royale du Canada (RBC), « qui contribuent à miner la souveraineté autochtone et à alimenter la crise climatique », selon le groupe militant Solidarité décoloniale, organisateur de cette mobilisation.

La RBC continue de financer des projets au Canada et dans le monde entier qui ne bénéficient pas du consentement [...] des peuples autochtones et qui détruisent des terres en Colombie-Britannique, en Amérique du Sud, en Afrique de l'Est et ailleurs, poursuit l’organisme dans un communiqué.

Blythe Haynes, organisatrice de la manifestation à Toronto, cite l'exemple le projet de gazoduc Coastal GasLink, en construction en Colombie-Britannique. Selon elle, le financement accordé contribue à la destruction de la rivière Wedzin Kwa, à la pollution de l'eau potable et à la violation des droits garantis par la Charte des droits et libertés.

Mme Haynes affirme que la RBC, principal bailleur de fonds de l'industrie des combustibles fossiles au Canada, est responsable de génocide culturel.

La RBC affirme qu'elle bâtit un avenir plus inclusif et plus durable, mais pour qui? Ses actions nous montrent qu'elle est complice de la GRC, qui malmène les défenseurs des terres autochtones et qui perpétue le génocide en cours, poursuit-elle.

Des manifestants devant le siège de la Banque Royale du Canada à Toronto.

La RBC a accordé un financement de plus de 10,8 milliards de dollars canadiens à des entreprises impliquées dans des projets d'exploitation des énergies fossiles en 2022.

Photo : Radio-Canada

De son côté, le porte-parole de la RBC, Andrew Block, assure que le changement climatique représente un défi mondial important et [que] la transition [énergétique] nécessitera une des plus grandes transformations économiques depuis des générations.

Dans une déclaration envoyée à CBC, M. Block ajoute que l’institution financière se concentre là où elle aura le plus grand impact, c'est-à-dire en aidant ses clients à réduire leurs émissions et à soutenir les initiatives qui apportent des solutions vertes sur le marché.

Le porte-parole de la RBC précise que la banque s'est engagée à atteindre le seuil des émissions carbone nulles dans ses prêts d'ici 2050. Nous avons établi des objectifs intermédiaires de réduction des émissions qui nous aideront à agir et à mesurer les progrès.

« Ces objectifs sont fondés sur la science et reflètent une approche mesurée et délibérée de l'action climatique. »

— Une citation de  Andrew Block, porte-parole de la Banque Royale du Canada

D'autres banques dans le viseur

Pour sa part, Louis Ramirez, membre du groupe Solidarité décoloniale, pointe du doigt un problème plus vaste qui concerne toutes les institutions financières canadiennes.

En effet, la Banque Royale du Canada n'est pas la seule banque du pays à soutenir le secteur des énergies fossiles. Selon le rapport 2022 de Banking on Climate Chaos, la RBC, la Banque Scotia, la CIBC, la TD et la Banque de Montréal ont toutes augmenté leur financement de l'expolitation des combustibles fossiles d’un montant combiné de 61 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation de 70 % par rapport à 2020.

Cependant, la mobilisation de samedi vise tout particulièrement la RBC parce que c’est la pire en matière de droits autochtones, en matière de capitaux investis dans les énergies fossiles et en matière d'engagement avec la société civile, souligne M. Ramirez.

« [La RBC] est devenue un symbole de la relation entre la finance et les énergies fossiles. »

— Une citation de  Louis Ramirez, membre de Solidarité décoloniale

En se basant sur les données de l'organisme Stand.earth, que Radio-Canada n'a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante, le militant dénonce notamment un investissement de plus de 260 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis l'Accord de Paris ainsi qu’un investissement de 10 milliards dans de nouvelles infrastructures d'exploitation des énergies fossiles, et ce, uniquement pour l’année 2022.

« C’est idiot et contre-productif d’investir des dizaines de milliards de dollars dans l’industrie des énergies fossiles alors que la transition écologique est enclenchée. »

— Une citation de  Louis Ramirez, membre de Solidarité décoloniale

Louis Ramirez ajoute que ces investissements n’ont pas de sens au moment où la demande de combustibles fossiles baisse et où on sait maintenant pertinemment qu'il y a des problèmes en matière de droits de la personne, tout particulièrement de droits autochtones, qui sont extrêmement graves.

Selon M. Ramirez, les manifestations organisées samedi à travers le pays s’inscrivent dans une séquence plus étendue, car cette journée de manifestations à caractère environnemental est organisée chaque année à la même date.

À force de travailler à long terme avec divers intervenants, on parviendra peut-être à amener les dirigeants de ces banques à changer d'avis, espère le militant.

Cette mobilisation pancanadienne était organisée quelques jours avant l'assemblée générale annuelle de la Banque Royale du Canada, qui se tiendra à Saskatoon le 5 avril. Une délégation de leaders autochtones concernés par les décisions de la RBC devrait assister à l’assemblée.

Avec les informations de Yanick Lepage et de Rozenn Nicolle

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