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Déclin de la population de poissons fourrages dans le lac Saint-Jean

Des poissons morts sont identifiés et placés dans de petits plats en verre.

Les filets sont conçus pour attraper des poissons de petites tailles.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

Radio-Canada

La Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées de l'UQAC remarque une baisse marquée des poissons fourrages dans le lac Saint-Jean. Un constat qui survient après quatre ans d’études sur la population de petits poissons, comme les ménés.

Il existe une vingtaine de poissons fourrages dans le lac Saint-Jean, mais la plupart sont méconnus. Ils servent entre autres d'alimentation pour certaines espèces prédatrices comme le doré. 

Au cours des quatre premières années de l'étude, les chercheurs ont constaté une baisse de cette population, qu’ils ont du mal toutefois à quantifier.

C'est un peu complexe. C'est ce qu'on va peut-être réussir à faire dans les années futures avec plus de données, parce qu'une longue série temporelle de données, c'est ce qui permet d'être plus certain, en fait, explique la biologiste et coordonnatrice de la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées, Sonya Lévesque.

Il existe actuellement peu de données sur les poissons fourrages. L’étude menée à l’UQAC a démarré il y a quatre ans et se poursuivra jusqu’en 2029.

Les seules autres données datent fin des années 1980, début des années 90, alors qu'il y avait déjà eu beaucoup de modifications autour du lac. Donc, nous n'avons pas les données lorsque les gens nous disent quand ils étaient jeunes, dans les années 60, indique le professeur à l’UQAC, Pascal Sirois.

Un pamphlet est pris en photo devant un laboratoire.

Les chercheurs remettent ce pamphlet aux riverains pour expliquer le projet.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

Rio Tinto subventionne une partie de cette étude. C'était une condition pour que la multinationale obtienne le certificat d’autorisation pour la réalisation du programme de stabilisation des berges du lac Saint-Jean 2018-2027. Les études menées jusqu'à maintenant n'ont jamais permis de dire si la gestion du lac Saint-Jean et les travaux réalisés par le programme de stabilisation des berges ont un impact important sur les populations de poissons fourrages.

De quantifier tout ça, c'est un peu plus complexe. C'est ce qu'on va peut-être réussir à faire dans les années futures avec plus de données, parce qu'une longue série temporelle de données, c'est ce qui permet d'être plus certain, précise Mme Lévesque.

Une étude de référence

Selon Pascal Sirois, cette étude menée à l'UQAC va servir de référence. Les chercheurs projettent de faire des études comparables ailleurs au Québec dans les cinq prochaines années. Des organismes locaux situés près des réservoirs Gouin et Baskatong, ainsi que le ministère de l’Environnement de la lutte contre les changements climatiques, souhaitent développer de meilleures connaissances dans ce domaine.

Dans les lacs réservoirs, c'est une étude assez pionnière, d'ailleurs dans le cadre de nos travaux, à l'échelle québécoise, on nous demande de répliquer ces travaux-là dans d'autres réservoirs. Donc, l'expertise qu'on développe ici va être exportée dans d'autres réservoirs au Québec. On est déjà en démarchage pour le démarrage de ces projets-là, mentionne Pascal Sirois.

Un homme et une femme discutent ensemble.

Pascal Sirois et Sonya Lévesque travaillent en étroite collaboration.

Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil

Des facteurs déterminants

Plusieurs facteurs ont un effet sur l'abondance et la diversité des poissons, le niveau de l'eau, le climat, les vents et les tempêtes.

Il y a aussi des facteurs de naturalité de la berge, il y a des milieux qui sont plus des plages, des milieux où il y a de la villégiature, il y a des milieux plus naturels, renchérit Sonya Lévesque.

Elle précise, du même coup, qu’il importe de conserver une végétation en bordure des cours d’eau pour filtrer certaines substances nocives.

Par exemple, s'il y a une grosse pluie, au lieu de ramasser tout l'engrais, tous les sédiments, donc ça permet de retenir les choses, indique-t-elle.

Espèces méconnues

Lorsqu'ils sont dans l'eau, ils semblent à peu près tous identiques. Pourtant, il existe une vingtaine de poissons fourrages dans le lac Saint-Jean. La plupart sont méconnus selon le professeur à la Chaire de recherche sur les espèces aquatiques exploitées à l’Université du Québec à Chicoutimi, Pascal Sirois.

Lorsque l'on demande à la population de nommer les espèces de poissons au lac Saint-Jean, souvent ils vont être capable de nous dire, la ouananiche, le doré, certains vont être capable de nommer l'éperlan arc-en-ciel. Ils se rendent à trois espèces, mais il y a en a 26 autres à nommer. C'est surtout ces 26 autres sur lesquels on fait les études, explique-t-il.

Pour obtenir un portrait fiable, les chercheurs prélèvent des échantillons et analysent des espèces capturées dans 162 stations autour du lac Saint-Jean. L’été, ils utilisent des filets conçus spécialement pour attraper les poissons de petites tailles, qui sont nés au printemps ou qui viennent juste de naître.

D'après le reportage de Laurie Gobeil

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