La vente de piano a-t-elle encore un avenir à Terre-Neuve-et-Labrador?

Anna Collis joue du piano, mais elle ne reprendra pas l'entreprise familiale de vente de pianos.
Photo : Radio-Canada / Kyle Mooney
La fermeture d'une vieille entreprise terre-neuvienne spécialisée dans le piano soulève des questions sur l'avenir de cet instrument dans la province.
Mais, selon le portrait dressé par des gens dans l'industrie, même si le piano n'a plus la même place qu'il occupait dans la société, la passion pour cet instrument est loin de mourir.
Alastair Collis était reconnu comme étant un pianiste extraordinaire.
Mais Anna Collis, elle, l’a connu en tant que papa.
Il voulait partager le don de la musique avec tout le monde
, se souvient-elle.
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De précieux souvenirs
Alastair était le plus récent propriétaire d'A. L. Collis, la compagnie que son grand-père avait fondée en 1910. Elle œuvrait dans le domaine du piano et avait le monopole de l’industrie à Terre-Neuve-et-Labrador.
Je suis tellement fière de ce que ma famille a accompli
, confie Anna Collis.
Gary Johnston se souvient de ses visites chez A. L. Collis pendant sa jeunesse.
Alastair était toujours souriant et accueillant. Il était toujours fier de montrer le tout dernier piano qu’il avait reçu
, dit-il.
Dans ses meilleures années, A. L. Collis vendait un piano par jour.
Ce vendeur avoue que ces jours sont bel et bien loin derrière.
Néanmoins, les ventes ne se sont pas évaporées complètement. Cette semaine, il en a vendu deux.
Popularité du piano électrique
Junior Read, propriétaire de Reid Music, soutient que les ventes sont stables. Il prétend que les pianos électroniques sont devenus de plus en plus populaires lors des trois dernières décennies.
Mais, selon lui, le piano ne perdra jamais de son prestige.
Il y aura toujours des gens qui voudront un vrai piano
, pense-t-il.
Gary Johnston a été élevé entouré de pianos. Il ne joue que sur des pianos acoustiques, de même que les trois quarts de ses étudiants.
Il se souvient des jours où on trouvait un piano dans chaque foyer, église ou école et où la connaissance de l’instrument était plus commune.
Donc, je suppose qu’il y avait une conscience du piano
, estime-t-il.
Plus la même place dans la société
Gary Johnston reconnaît que le piano n’a plus la même place dans la société. Toutefois, l'intérêt à l’endroit de l’instrument est toujours évident, car sa liste d'étudiants est plus longue et ils sont plus décidés que jamais.
Depuis la mort de son père au début mars, Anna se trouve souvent assise au piano.
Son père voulait qu’Anna continue l’entreprise familiale, mais Anna a décidé que ce n’était pas sa vocation.
Ce n’était pas mon chemin
, admet-elle.
Et alors, la vente de ces derniers pianos signifiera la fin d'une des entreprises les plus connues de Terre-Neuve.
Une entreprise dont l’héritage résonnera encore longtemps.
Avec les informations de Kyle Mooney