Des citoyens de Saint-Bruno craignent que le tracé nord nuise à l’environnement
Un sentier pédestre se trouve sur les lots des voisins.
Photo : Radio-Canada / Laurie Gobeil
Des citoyens de la municipalité de Saint-Bruno dénoncent le choix du tracé du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) qui a statué que la route à quatre voies divisées passera finalement au nord de Saint-Bruno.
Ils avancent que cette décision risque de nuire aux milieux humides, à la protection de la nature ainsi qu’à la préservation des écosystèmes.
Si le tracé nord est retenu pour prolonger la route 170, comme le souhaite le ministère des Transports, Josée Lamirande, une citoyenne, craint de voir disparaître son havre de paix : trois lots hérités des ancêtres de son conjoint sur lesquels ils passent le plus clair de leur temps.
Ce serait une aberration de tout détruire ça pour une route! On est toujours dans cette forêt-là. On s'y promène, des amis viennent, je cueille des plantes médicinales. Mon copain fait son bois de poêle et il en fait pour quatre autres maisons
, témoigne Mme Lamirande.
Elle précise que l’été, elle observe des animaux qui viennent tout près de sa maison. En 2021, elle avait envoyé une lettre au Ministère pour faire valoir son point de vue, mais n'a jamais eu de retour depuis.
Orignaux, ours, chevreuils [...] Je trouve que ce serait une aberration de détruire une faune pareille, une biodiversité comme ça
, déplore-t-elle.
Le manque de communication, qui a d’ailleurs été reconnu par le MTMD dans la décision de favoriser le corridor nord est également déplorée par d’autres résidents du secteur qui pourraient être touchés par la construction d’une route.
On l'a remis en culture, on l'a drainé, etc. Et puis on a aménagé des sentiers ici, des chemins d'accès parce que c'était inaccessible ici. Chaque hiver, on entretient des sentiers de raquette
, commente Denis Caouette, qui fait de l'agroforesterie sur son terrain de Saint-Bruno depuis 25 ans. Il aurait même contribué à rendre l’endroit plus verdoyant en indiquant qu’il y a planté environ 25 000 épinettes blanches.
« C'est un projet familial ici. C'est pas juste un lot comme ça, c'est un lot qui a été remis en valeur. [...] À 10 minutes de la résidence familiale, c'est fort précieux. »
Quelques résidents du secteur visé par les travaux se demandent comment le Ministère pourra y faire une route sans avoir obtenu au préalable leur autorisation.
Ce qui me préoccupe surtout dans ce projet-là, c'est la protection des milieux humides. Moi j'ai ça à cœur parce que dans le fond, c'est pour préserver notre eau potable. [...] Je trouve que c'est comme une loi à sens unique. D'un côté, on nous interdit de faire des choses puis là de l'autre bord, eux arrivent, ils détruisent les milieux humides et ce n'est pas grave
, se questionne un résident de Saint-Bruno, Jean-François Fortin.
Les citoyens s’attendent à recevoir une compensation financière du ministère des Transports.
Toutefois, ils précisent que leur souhait le plus cher demeure que le tracé soit modifié parce qu'à leurs yeux, leurs terrains ont une valeur inestimable.
Avec les informations de Laurie Gobeil