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Retour au bureau et convention collective : les fonctionnaires mobilisés à Ottawa

Des manifestants brandissent des pancartes.

Des membres de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) ont marché vendredi à Ottawa pour marquer le retour obligatoire des fonctionnaires fédéraux au bureau.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

Radio-Canada

La période d’adaptation accordée aux fonctionnaires fédéraux pour le retour au bureau prend fin. En décembre, le gouvernement canadien avait donné jusqu’au 31 mars pour que les fonctionnaires se présentent au travail en personne à raison d'au moins deux ou trois journées par semaine, mis à part quelques exemptions.

Or, la décision continue de susciter le mécontentement parmi les principaux intéressés et leurs syndicats. Ils étaient près de 300 devant les bureaux du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, vendredi, répondant à l’appel de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC).

Pas suffisamment consultés

Le président de la section locale pour le district des services correctionnels du Canada, Michel Lamanche, aurait aimé que les employés aient leur mot à dire dans l’établissement de la politique de télétravail du gouvernement.

On ne comprend pas le volte-face unilatéral de l’employeur sans avoir consulté ni le syndicat national, ni régional, ni localement, dénonce-t-il.

Michel Lamanche posant avec un drapeau aux couleurs syndicales.

Le président de la section locale pour le district des services correctionnels du Canada, Michel Lamanche.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

M. Lamanche est persuadé que les employés ont su démontrer l’efficacité du régime de travail hybride au cours des trois dernières années.

Parallèlement, des femmes membres de l’AFPC ont manifesté pour rappeler qu'elles sont particulièrement concernées par le retour en présentiel dans un contexte de pénurie de places en garderie et notamment celles ayant de jeunes enfants.

La vice-présidente régionale du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec, Andréanne Samson, dénonce ce qu’elle qualifie de discordance dans le discours de l’employeur. Elle estime que les femmes sont disproportionnellement touchées par cette mesure.

« L’employeur doit nous écouter. On doit s’asseoir avec les syndicats, tenter de négocier quelque chose qui va répondre aux besoins de nos membres, répondre aux besoins des femmes parce que le télétravail, maintenant, ça fait partie de nos vies.  »

— Une citation de  Andréanne Samson, vice-présidente régionale du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec
Andréanne Samson

La vice-présidente régionale du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec, Andréanne Samson.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

De l’espoir à la table de négociation

Le syndicat et le gouvernement fédéral retournent à la table de négociation dès la semaine prochaine pour reprendre les discussions quant au renouvellement des conventions collectives, cette fois, avec l’aide d’un médiateur.

Pour Patrick Ménard, vice-président régional du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec, il est nécessaire de marteler le message.

On se répète, mais on sait qu’avec le gouvernement, si on ne se répète pas, le message n’est pas compris. Alors, non seulement on se répète, mais on augmente également l’intensité de nos actions de mobilisation.

Patrick Ménard

Patrick Ménard, vice-président régional du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

Selon lui, il y a encore de l’espoir autour de la table de négociation. Si aucune convention collective n’est signée, un vote de grève impliquant plus de 100 000 fonctionnaires se tiendra.

« Oui [il y a de l’espoir], sinon on n’y retournerait pas. On a toujours espoir que ça change. On a toujours espoir que l’employeur soit raisonnable dans ses offres, sinon on va prendre le moyen ultime. Il est à notre portée. [...] Nous sommes prêts à faire la grève. »

— Une citation de  Patrick Ménard, vice-président régional du Syndicat des employé-e-s de la Sécurité et de la Justice pour la région du Québec

Plusieurs sont à dénoncer les offres de leur employeur. C’est le cas de Judith Côté, vice-présidente nationale du Syndicat de l'emploi et de l'immigration du Canada de l’AFPC.

Notre convention collective est échue depuis déjà deux ans. L’employeur nous offre des choses ridicules. En fait, il nous offre un recul. Il ne nous offre rien d’avantageux pour l’instant.

Judith Côté

La vice-présidente nationale du Syndicat de l'emploi et de l'immigration du Canada de l’AFPC, Judith Côté.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

Cette dernière désole de la façon par laquelle le gouvernement fédéral consulte ses employés, l’accusant de faire la sourde oreille. Elle n’a d'ailleurs aucun espoir dans le processus débutant la semaine prochaine.

Je pense que l’employeur tente de ralentir. Ils ne veulent pas qu’on parte en grève en avril ou en mai. S’il avait voulu négocier de bonne foi, il l’aurait déjà fait, estime Mme Côté.

Des manifestants brandissent des pancartes.

Des membres de l'Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) ont marché vendredi à Ottawa pour marquer le retour obligatoire des fonctionnaires fédéraux au bureau.

Photo : Radio-Canada / Rebecca Kwan

Si aucune convention ne devait être signée, le gouvernement précise qu’il respectera le droit de grève des fonctionnaires. Dans un courriel envoyé à Radio-Canada, la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, déclare être optimiste.

Nous entrons dans des négociations par voie de médiation avec l'AFPC afin de parvenir à un accord qui soit juste pour les fonctionnaires et raisonnable pour les contribuables, et nous sommes optimistes que les discussions seront productives, a-t-elle écrit.

Avec les informations de Rebecca Kwan

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