Une Madelinienne peut rentrer chez elle pour poursuivre ses traitements d’hémodialyse

Guylaine Nadeau reçoit des soins à l'Hôtel-Dieu de Québec depuis le 29 janvier. (Photo d'archives)
Photo : Jean-Marc Cummings
Après avoir été forcée de déménager à Québec pour obtenir des soins d’hémodialyse, une Madelinienne pourra finalement rentrer chez elle tout en poursuivant ses traitements.
Ma première réaction, c’était que je n’y croyais même pas! Je pensais que c’était une farce. Je me disais, ça ne se peut pas, ça ne se peut pas. C’est comme impossible
, lance Guylaine Nadeau, qui pourra commencer ses traitements à compter du 10 avril.
La femme qui doit filtrer son sang plusieurs fois par semaine était persuadée qu’elle allait devoir rester à Québec jusqu’à l’automne ou l’hiver prochain.
« J’ai crié, j’ai pleuré. »
Depuis janvier, Guylaine Nadeau et son conjoint sont forcés d’habiter à Québec, ce qui leur occasionne des frais supplémentaires. Elle a même organisé une campagne de sociofinancement pour amasser assez d’argent pour payer ses factures.
Ma vie change. Ce n’est pas pareil quand on a une vie aux Îles-de-la-Madeleine puis qu’on se retrouve enfermé ici dans un demi-sous-sol avec pas d’auto à devoir aller faire ses traitements en taxi
, raconte-t-elle.
Les Îles-de-la-Madeleine, c’est au grand air, c’est chez nous, c’est notre maison. On est bien, on peut sortir, marcher, ce n’est pas comme à Québec. Nous, on vient des Îles, moi j'aime aller prendre des photos dans la nature, et il n'y en a pas beaucoup ici
, poursuit la Madelinienne.
Un service d’hémodialyse a pourtant été inauguré aux Îles-de-la-Madeleine en 2019, après que Guylaine Nadeau se soit battue pour son instauration sur le territoire. Sa sœur, qui souffrait de la même maladie, est décédée avant de pouvoir être traitée aux Îles.
Quand j’y repense, je me dis, je suis forte pareil, parce que je n’aurais jamais pensé passer à travers tout cela
, dit-elle.
Guylaine Nadeau a tenu à saluer l’aide du député péquiste des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau. On s’est battus, lui faisait son bout, moi je faisais mon bout. On s'encourageait mutuellement
, lance-t-elle.
Un problème qui demeure entier
Malgré tout, Joël Arseneau souligne que beaucoup de travail reste à faire.
« Ça ne veut pas dire que pour autant, le problème est réglé. »
On a d’autres personnes qui s’attendent à devoir recourir à des traitements d’hémodialyse et ils demeurent inquiets à savoir si on va devoir faire une bataille similaire à chaque fois
, dit le député.
Ce qu’on espère, c’est que des mesures structurantes soient mises en place, à l’heure actuelle, ça semble être un aménagement de l’horaire qui permet d’accueillir madame Nadeau. […] De pouvoir livrer des services localement quand on est équipé pour le faire, ça tombe sous le sens. Il faut trouver l’organisation ou le personnel pour le faire
, conclut-il.