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Une ressource pour les sans-abris ferme encore ses portes à Québec

La Cheminée nocturne, ressource hivernale pour les personnes marginalisées, ferme ses portes.

Plusieurs personnes autour d'une table.

L’initiative, baptisée la Cheminée Nocturne, visait à accueillir une clientèle vulnérable entre 22 h 00 et 6 h 00 toutes les nuits.

Photo : Radio-Canada

La Cheminée nocturne a toujours été un refuge temporaire. Un point d’ancrage qui a comblé un besoin criant pendant près de quatre mois, or, sa fermeture sème l’inquiétude auprès des intervenants du milieu communautaire, qui craignent notamment une hausse des tensions dans le quartier Saint-Roch.

Depuis le 12 décembre dernier, la ressource, menée à bout de bras par les intervenants du YMCA Saint-Roch, a permis d'accueillir des dizaines de personnes marginalisées et en situation d'itinérance.

C'est 70 à 80 personnes qui avaient un endroit pour se réchauffer, prendre une bouchée et bénéficier du soutien d'intervenants dans leur vie pendant cette période-là, affirme Olivier Martin, directeur des programmes de soutien à la famille et la communauté.

Un homme assis sur le sol. Il tient une barquette en aluminium contenant des frites.

Une dernière soirée a été organisée dans la halte-chaleur.

Photo : Radio-Canada

Aucune ressource supplémentaire ne sera ajoutée pour compenser cette fermeture. Les personnes accueillies dans la ressource située au Café Rencontre devront se trouver d'autres options.

On a l'impression d'avoir fait notre part. On a le goût de passer le flambeau à quelqu'un d'autre dit Olivier Martin, émotif.

Celui qui a passé presque toutes ses nuits à la ressource est conscient des défis qui attendent les utilisateurs. Ça prend une mobilisation qui est plus large que juste le YMCA et le Café rencontre , ajoute-t-il sans cacher que la fermeture amènera une pression sur les autres organismes du secteur.

Lauberivière à pleine capacité

Le principal refuge pour les personnes en situation d'itinérance, Lauberivière, n'est pas en mesure de recevoir les gens qui fréquentaient le Café Rencontre. Déjà à pleine capacité d'accueil depuis des mois, le directeur du refuge, Éric Boulay craint les impacts de la fermeture de la ressource, située à quelques pas de son centre d'hébergement.

Il va y avoir une pression avec le refus, les intervenants savent que ça risque de créer des crises et des tensions. On va le ressentir dès la première nuit affirme Éric Boulay.

Une intervenant en train de rire alors qu'elle discute avec une personne de dos.

Les intervenants aimeraient que cette aide ne soit pas temporaire.

Photo : Radio-Canada

Le directeur aimerait que la pression ne soit pas exclusivement sur Lauberivière. Le lieu qu'offrait la Cheminée nocturne c'est le genre de service qu'il faudrait avoir à l'année.

Le froid toujours présent

Lors de l’ouverture de la Cheminée nocturne, le CIUSSS de la Capitale-Nationale et la Ville de Québec avaient informé que la solution était temporaire. Au cours des dernières semaines, les intervenants sensibilisent les utilisateurs à se trouver un autre endroit pour passer la nuit.

C'est moins dangereux de dormir dans la rue quand il fait zéro que quand il fait -20, mais ce n’est pas moins grave affirme Éric Boulay. On espère que le beau temps va continuer à s'installer pour eux renchérit Olivier Martin.

Plusieurs personnes en situation d'itinérance sont dans une halte-chaleur pour la nuit.

La capacité d'accueil était d’environ 50 personnes.

Photo : Radio-Canada

Si un épisode de grand froid ou une dernière tempête hivernale survenait, le CIUSSS de la Capitale-Nationale serait prêt à offrir une aide ponctuelle.

De son côté, la Ville déploie des agents de sécurité dès samedi pour veiller à la cohabitation avec les résidents et les commerçants du quartier Saint-Roch. Les agents arpenteront le secteur tous les soirs.

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