Un sommet de l’aluminium tourné vers l’avenir, mais sans grande annonce officielle

Des membres de la direction de Rio Tinto ont répondu à des questions du public.
Photo : Radio-Canada / Annie-Claude Brisson
Les hauts gradés de Rio Tinto ont fait le point sur l’avenir de l’industrie sans donner plus de détails sur l’échéancier de la fermeture hâtive de certaines cuves précuites aux installations d’Arvida.
Environ 200 personnes étaient réunies vendredi matin à l’occasion de la deuxième journée du Sommet de l’aluminium, organisé par l’entreprise.
Les travailleurs se sont fait dire, jeudi, que le démantèlement commencerait dès 2024. L’entreprise remplacera ensuite les 832 cuves précuites par 96 nouveaux équipements moins polluants dans l’usine AP60.
Le directeur de l’usine Arvida a tout de même confirmé que de 300 à 350 emplois pourraient être touchés.
On prendra soin de nos employés comme on l’a fait par le passé avec Beauharnois et Shawinigan
, a assuré Jean-François Leblanc.
Pour éviter des pertes d’emploi, une centaine de personnes seraient réaffectées aux 96 nouvelles cuves, une quinzaine seraient transférées au centre de recyclage alors que d’autres postes seraient éliminés par attrition.
Il y a des cuves qui meurent une à une. Il faut les remplacer et on va amorcer ça à compter de 2024. L'autre élément qui est important, le projet AP60 des 96 cuves, on a déjà annoncé 16 cuves. On a bon espoir d'avoir le projet approuvé pour la fin de l'année, mais tant qu'il n'est pas approuvé, on ne sait pas à quel moment on va avoir le métal
, explique le directeur exécutif des Opérations Atlantique pour Rio Tinto Aluminium, Sébastien Ross.
Dans une présentation d’une trentaine de minutes, Sébastien Ross a souligné l’importance de la décarbonation dans un contexte de nouvelles normes environnementales.
« Ces changements vont créer des opportunités et influencer notre vision. Chaque tonne de qualité qui sort de Vaudreuil est excessivement importante pour nous. »
Il a aussi réitéré qu’il souhaite une transition harmonieuse pour les employés de l’usine Arvida.
Contexte favorable pour l’industrie
Au moment où Radio-Canada a divulgué une étude selon laquelle les alumineries canadiennes sont les plus vertes et les plus rentables au monde, le président de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard, s’est montré optimiste notamment en raison de l’électrification des transports et la réduction du poids des véhicules.
C’est gigantesque, la demande est là. C’est extraordinaire ce qui est devant nous. On produira autant d’aluminium sur les 25 prochaines années que pour les 100 dernières années
, a-t-il dit devant les gens réunis.
Rio Tinto s’estime d’autant bien placée dans la course à l’aluminium vert avec la technologie ELYSIS qui sera à point l’an prochain.
La production commerciale pourrait commencer deux ans plus tard et Sébastien Ross s’attend à ce que le gouvernement provincial soit en appui au développement.
Je suis assez positif qu’on trouvera une façon d’obtenir des blocs d’énergie pour ELYSIS. Je ne crois pas que le Québec peut passer à côté de cela
, soutient le directeur exécutif des Opérations Atlantique.
Avec les informations d'Annie-Claude Brisson