Une mère croyait son garçon en sécurité avec l’homme qui l’a tué
Le Néo-Brunswickois Karrson Bennett, résident de Saint-Jean, a reconnu sa culpabilité, lundi, à une accusation de meurtre au deuxième degré d’un enfant en septembre 2021. (Photo d'archives)
Photo : Facebook
La mère d’un garçon de 2 ans tué par un homme qui a inséré une balle de ping-pong dans sa gorge a témoigné durant l’audience de détermination de la peine, jeudi, au palais de justice de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.
Karrson Bennett, résident de Saint-Jean, a reconnu sa culpabilité, lundi, à une accusation de meurtre au deuxième degré.
Les faits remontent au 18 septembre 2021. La police municipale de Saint-Jean est intervenue à la suite d’un appel au 911 signalant un enfant inconscient. Ce dernier a été transporté à l’hôpital de Saint-Jean, puis par ambulance aérienne à l’Hôpital IWKHalifax où il est mort le lendemain.
pour enfants àLa mère du petit garçon ne peut être identifiée en vertu d’une ordonnance de la cour.
Elle a expliqué devant la cour qu’elle n’avait jamais laissé son fils seul avec Karrson Bennett durant la nuit avant ce jour-là et qu’elle n’avait rien remarqué d’inquiétant auparavant.
Selon elle, Karrson Bennett se comportait bien avec son fils jusque là. Elle a ajouté qu’elle l’avait laissé seul avec lui parce qu’elle lui faisait pleinement confiance
et qu’elle croyait qu’il serait en sécurité sous sa garde.
La suite des procédures
La détermination de la peine de Karrson Bennett a commencé mercredi.
La peine pour un meurtre au deuxième degré est automatiquement la prison à vie. Le juge doit déterminer combien d’années le coupable doit passer en prison avant d’être admissible à une libération conditionnelle, soit au moins 10 ans ou 25 ans au maximum.
La Couronne espère que Karrson Bennett restera longtemps derrière les barreaux. Selon elle, la force employée pour enfoncer une balle de ping-pong dans la gorge d’un enfant de 2 ans est un facteur aggravant.
Les trois policiers qui sont intervenus sur les lieux le 18 septembre 2021 ont dit durant leur témoignage respectif qu'ils ont tous tenté de prodiguer de premiers soins au garçon sans pouvoir déloger la balle.
Selon les ambulanciers qui sont intervenus ce soir-là, il a fallu utiliser une pince médicale de petite taille pour extraire la balle. Jesse Murray, membre de cette équipe, a témoigné qu’il a été difficile d’extraire la balle et qu’il a fallu un effort supplémentaire pour la faire passer entre les dents du garçon.
L’avocat de la défense, David Lutz, a reconnu en cour qu’il est peu probable que son client soit admissible à une libération conditionnelle dans dix ans étant donné les circonstances.
Karrson Bennett a déjà été condamné dans le passé après avoir fait du mal à un autre enfant en 2017.
À lire aussi :
Allégations de fausses preuves
La Couronne considère aussi un autre facteur aggravant. Selon elle, Karrson Bennett a tenté de fabriquer des preuves pour faire croire que l’enfant avait l’habitude de mettre des objets dans sa bouche, dont une balle de ping-pong.
Selon plusieurs témoignages mercredi et jeudi, dont ceux de membres de la famille et de policiers, Karrson Bennett leur a raconté des versions différentes des faits.
Selon certains, il a dit que mettre la balle dans la bouche était un jeu et que le garçon l’a avalée accidentellement. Selon d’autres, il a dit que le garçon l’a mise dans sa bouche par accident.
Karrson Bennett a aussi dit à plusieurs personnes que le garçon avait mis une autre balle dans sa bouche plus tôt ce soir-là et qu’il avait confisqué l'objet. Le policier David Janes a dit durant son témoignage que Bennett lui a remis cette balle peu après le départ de l’ambulance et qu’il avait remarqué deux creux de chaque côté de l’objet. Selon lui, Bennett avait déclaré que c’était des marques laissées par les dents du garçon.
David Janes a ajouté qu’il avait gardé cette balle en main jusqu’à l’arrivée des services judiciaires et qu’il est ensuite parti avec Karrson Bennett et la grand-tante de ce dernier qui vivait aussi dans cet appartement.
La procureure de la Couronne Alaina Campbell a dit au juge que personne d’autre n’était entré dans l’appartement jusqu’à l’arrivée de la mère de Bennett, Holly, le lendemain.
Durant son témoignage, Holy Bennett a dit qu’elle avait conservé cette balle jusqu’à ce qu’elle la remette à Me Lutz qui l’a ensuite remise aux policiers.
Lors de son témoignage, jeudi, David Janes a examiné cette balle que Bennett lui avait remise le soir des faits. Le policier a déclaré qu’elle avait d’autres creux plus profonds que les deux premiers. Selon lui, quelqu’un avait serré cette balle.
Alaina Campbell a souligné que tous les experts qui ont examiné cet objet ont conclu qu’aucune de ces marques ne pouvait avoir été faite par les dents d’un enfant.
D'après un reportage de Mia Urquhart, de CBC