La fermeture du chemin Roxham décourage les demandeurs d’asile
Le poste-frontière irrégulier situé près du chemin Roxham est désormais fermé de manière permanente.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Le nombre de demandeurs d’asile qui tentent d'entrer au Canada par le chemin Roxham a diminué considérablement depuis la fermeture de ce point de passage non officiel, samedi dernier.
Dans les heures qui ont précédé sa fermeture, vendredi dernier, 273 migrants ont emprunté le chemin Roxham pour venir au pays, selon les sources de Radio-Canada.
Plusieurs personnes s’y sont présentées à la suite de l’entrée en vigueur de la mesure, samedi après minuit. Pour cette seule journée, 84 demandeurs d'asile ont été accueillis par les agents de la Gendarmerie royale du Canada.
Le nombre de migrants à avoir tenté la traversée est passé à 45 dimanche et à 23 lundi. Aucun demandeur d’asile n’y a été aperçu mardi.
Au total, 152 personnes se sont présentées au chemin Roxham depuis sa fermeture. Les dossiers de 129 d’entre eux ont été traités par les agents des services frontaliers du Canada.
D’après nos informations, 90 demandeurs d’asile ont été refoulés aux États-Unis et 38 ont été déclarés admissibles à rester au Canada en vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs. Une personne est retournée aux États-Unis de son plein gré après avoir été interceptée à la frontière.
La fermeture du chemin Roxham a été annoncée vendredi dernier par le premier ministre canadien Justin Trudeau, pendant la visite du président américain Joe Biden à Ottawa.
L’accord entre le Canada et les États-Unis complique les entrées irrégulières au pays en actualisant l'Entente sur les tiers pays sûrs. Celle-ci s’applique maintenant aux 8900 kilomètres qui séparent les deux États et transforme toute la frontière commune en passage officiel. Des milliers de migrants ont réussi à contourner la règle ces dernières années en traversant la frontière à pied à certains endroits non officiels, comme le chemin Roxham.
Depuis la fermeture du passage en Montérégie, ceux qui l’empruntent sont arrêtés et transportés au point d’entrée officiel le plus près, soit à Saint-Bernard-de-Lacolle. Les agents des services frontaliers les rencontrent alors et doivent déterminer, selon l’examen de leur dossier, s’ils peuvent ou non entrer au Canada. Ceux qui ne répondent pas aux critères sont refoulés automatiquement aux États-Unis.
En 2022 seulement, 39 171 personnes ont traversé irrégulièrement la frontière, selon le nombre d'interceptions faites au Québec rapportées par la Gendarmerie royale du Canada.
Dorénavant, ceux qui entrent illégalement au Canada, par le chemin Roxham ou par un autre passage irrégulier, peuvent être arrêtés et expulsés du territoire dans les 14 jours suivants.
L’accord entre MM. Trudeau et Biden prévoit toutefois que le Canada accueillera 15 000 migrants dans la prochaine année, par les canaux officiels.
Avec les informations de Romain Schué