Les T.N.-O. déposent leur projet de loi sur les droits des peuples autochtones

La première ministre des Territoires du Nord-Ouest, Caroline Cochrane, lors de la rencontre avec les médias le mercredi 29 mars 2023.
Photo : Radio-Canada / Natalie Pressman
Les Territoires du Nord-Ouest ont déposé mercredi leur projet de loi sur la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), l’une des priorités de la 19e Assemblée législative.
Lors d’un point de presse, la première ministre Caroline Cochrane a dit du projet de loi qu’il donne du mordant
. Une fois adoptée, cette loi exigera du gouvernement territorial qu’il harmonise ses politiques et ses lois afin de respecter la DNUDPA .
La Déclaration, adoptée par les Nations unies en 2007, contient 46 articles qui affirment les droits des peuples autochtones à la langue, à la culture, à l’autodétermination et aux terres traditionnelles. Le gouvernement fédéral a adopté sa propre loi sur la DNUDPA
en 2021, suivi par d’autres provinces canadiennes.La 19e Assemblée législative des T.N.-O.Cochrane.
emboîte donc le pas, après trois années de travaux pour développer ce projet de loi. Malgré cette étape importante franchie, il y a encore beaucoup à faire selon la première ministreSouvent, on voit trop de mots qui n’ont pas de sens, mais ce projet de loi en a. Il dit : "Vous ne ferez rien sans que nous soyons à la même table." Cela donne du mordant
, a-t-elle mentionné devant les médias.
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Caroline Cochrane dit que son gouvernement a le devoir de consulter les groupes autochtones lorsque des décisions les touchant directement doivent être prises, et la nouvelle loi impliquerait activement les groupes autochtones tout au long de ce processus.
« Ce n’est pas seulement de leur demander ce qu'ils pensent. C’est d’être à la même table, de discuter de ces enjeux, et de leur demander ce dont ils ont besoin. »
Un plan détaillé
Le Conseil des leaders des T.N.-O.
, un organisme regroupant le gouvernement territorial et les chefs autochtones n’ont pas encore une idée précise de ce qui découlera de cette nouvelle loi. Un cadre de mise en œuvre doit être développé.Nous devons comprendre ce que ça signifie pour nous, mais aussi ce que ça signifie pour les gouvernements territorial et fédéral
, explique le chef du gouvernement autochtone Délı̨nę Got'ı̨nę Danny Gaudet. Il y aura beaucoup de travail, mais c’est excitant.
La loi veillera à ce que toute nouvelle réglementation territoriale soit alignée avec la DNUDPA.
Un protocole d’entente a aussi été signé par le Conseil des leaders et le territoire afin de développer un plan d’action.C’est juste un plan détaillé sur la manière dont ils vont travailler avec nous au jour le jour
, dit l'administrateur principal de la Première Nation Behdzi Ahda', Joseph Kochon.
« Il établit en quelque sorte le cadre pour faire les choses ensemble. Et faire des choses ensemble est un grand pas pour la plupart de nos petites communautés. »
Danny Gaudet dit que sa priorité, lorsque le projet de loi sera adopté, sera d'intégrer davantage de savoir et de valeurs traditionnelles dans le système d'éducation.
Selon lui, l'intégration du savoir autochtone dans les programmes d'études se traduira par un plus grand nombre d'idées autochtones dans les domaines de la santé, des services sociaux et de l'éducation à l'avenir.
Si l'on peut changer une génération, c'est par le biais du système éducatif
, a-t-il déclaré.
De son côté, le vice-président de la Nation métisse des Territoires du Nord-Ouest, Paul Harrington, dit que sa priorité sera de défendre les droits des Métis.
On veut être reconnus, on veut être traités comme des membres des Premières Nations, ce qui n’est pas le cas.
Avec les informations de Natalie Pressman