Fini les forums, Québec et les syndicats discuteront aux tables de négociation
Sonia LeBel a présenté mardi de nouvelles offres gouvernementales aux enseignants, infirmières et psychologues du Québec.
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
Comme le souhaitaient les syndicats, les discussions avec le gouvernement pour le renouvellement de leurs conventions collectives se tiendront aux tables de négociation, et non dans le cadre des forums présentés par la ministre Sonia LeBel.
Les forums, c’est terminé
, se réjouit François Enault, premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN). C’est chose du passé.
On a enlevé une embûche majeure
, renchérit Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
Cet élément était un irritant dans les négociations entre Québec et les 600 000 employés de l’État, dont la convention collective arrive à échéance le 31 mars, soit vendredi. La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, avait présenté ces forums de discussion comme des tables de négociation parallèles où elle comptait aborder des enjeux prioritaires en éducation et en santé.
Les syndicats ont refusé d’y participer, en reprochant au gouvernement de faire diversion pour éviter de discuter de leurs priorités.
C’est clair que les forums n’existent plus
, constate à son tour Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
« On s’est enlevé un caillou dans le soulier. »
Les priorités demeurent, insiste LeBel
Comme les syndicats ne se sont pas présentés aux forums, j’ai amené les forums vers eux
, explique la présidente du Conseil du Trésor.
Sonia LeBel n’y voit pas un échec de sa stratégie puisqu’elle maintient ses trois priorités, énoncées jusqu’ici sous l’appellation équipe classe
, équipe soins
et équipe santé mentale
.
On discute des mêmes sujets, insiste-t-elle. Les équipes qui étaient sur les forums sont rendues aux tables centrales. [...] Je continue à penser que c’est la bonne stratégie.
D’ailleurs, les plus récentes offres du gouvernement, qui propose notamment de prolonger les primes versées au personnel infirmier, ont été déposées aux tables de négociations, contrairement à celles de février.
Nouvelle étape?
Une fois que les forums sont tassés, on peut avancer
, pense François Enault de la CSN .
Il était temps que le gouvernement comprenne que les négociations se passent aux tables
, réagit quant à elle la présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard.
Nous sommes en mode solution, ajoute-t-elle, et nous attendons maintenant que le gouvernement accélère la cadence, présente des offres acceptables et mette fin aux distractions.
Le Front commun, qui représente 420 000 employés de l'État québécois, continue de demander une amélioration des conditions de travail, dont des augmentations salariales afin de pallier l'inflation. Le groupe demande l’indexation annuelle des salaires basée sur l'indice des prix à la consommation (IPC) et des améliorations concernant les droits parentaux, la retraite et les assurances collectives.
Jusqu’ici, rien n’indique que les nouvelles offres de Québec répondent à ces priorités, font savoir les syndicats.
Le président de l’APTSQuand il y a un dialogue, il y a de l’espoir
.
Les prochaines semaines seront intrigantes
, prédit Éric Gingras de la CSQ .