Les trois quarts des annonces Airbnb illégales dans l’Est-du-Québec

La municipalité de Rivière-Saint-Jean
Photo : Radio-Canada / Ann-Édith Daoust
Les annonces sur la plateforme Airbnb faites dans les trois régions de l’Est-du-Québec, soit la Côte-Nord, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Bas-Saint-Laurent, sont toutes à plus de 75 % illégales.
Sur la Côte-Nord, les annonces de courte durée sur la plateforme Airbnb étaient à 86,19 % illégales. C’est le taux le plus élevé parmi les trois régions de l’Est-du-Québec.
En Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, ce taux est de 76,42 %, et au Bas-Saint-Laurent, de 74,79 %. Ainsi, au moins trois annonces sur quatre sur la plateforme de location de courte durée étaient illégales.
C'est ce que montre un rapport réalisé notamment par le Regroupement des comités logements et association de locataires du Québec, le RCLALQ, qui regroupe environ une soixantaine d’organismes communautaires sur l’enjeu du logement. Le regroupement révèle que ce taux moyen à l’échelle provinciale est de presque 80 %.
« C’est important parce qu’on avait certaines données pour Montréal, certaines données pour Québec, mais aucune donnée pour l’ensemble du territoire québécois jusqu’à présent. »
Cédric Dussault souligne qu'il s'agit du premier rapport à montrer l'ampleur du phénomène à l'échelle provinciale, puisqu'aucune donnée régionale spécifique n’existait avant.
Et d’après le regroupement, ces données pourraient être amenées à être revues à la hausse. Les données ont été récoltées le 28 février, souligne-t-il. C'est une période où on est très loin du sommet de la saison touristique
.
Cédric Dussault rappelle aussi qu’Airbnb n’est pas la seule plateforme à faire de la location courte-durée.
Actuellement, plusieurs villes du Québec sont aux prises avec des seuils sous la barre des 1 % du taux d'inoccupation, dont plusieurs dans les régions de l’est. Par exemple, d’après la Société d’hypothèques et de logements (SCHL), à Sept-Îles, le taux d'inoccupation des logements en 2022 est de 1,4 %.
Cédric Dussault estime même que pour certaines régions, si on retournait sur le marché de la location long terme les logements retirés du parc locatif pour le court terme, on pourrait retrouver le seuil d’équilibre, qui est de 3 %.
Des changements exigés
Suite à l’incendie dans le Vieux-Montréal, qui a coûté la vie à sept personnes, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, a affirmé que son gouvernement compte modifier la loi prochainement
pour mieux encadrer les locations de logements à court terme.
La nouvelle législation obligerait tous les annonceurs à afficher leur numéro de certification touristique sous peine de représailles, d’après la ministre.
Suite à cet événement, la plateforme Airbnb a annoncé qu’elle supprimerait les annonces qui n’ont pas le permis de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ).
Tous les propriétaires qui font de la location de courte durée sont tenus de détenir une attestation auprès de la CITQ
afin de pouvoir légalement effectuer ladite location.