Procès Maranda : la santé de Jason Gagnon au coeur de son témoignage

Maranda, un homme de 42 ans originaire de Winneway, est accusé de meurtre au premier degré contre la personne de Nathan Wapachee, survenu à Val-d’Or. Jason Gagnon, un témoin de la Couronne, a affirmé mercredi avoir tué la victime en compagnie de Jonathan Maranda, dans un appartement du chemin Sullivan.

En réponse aux questions de l'avocat de l'accusé, Me Steve Hanafi, Gagnon a reconnu avoir fréquenté des hôpitaux dans les semaines précédant le meurtre, en raison d’une psychose toxique.

J’étais prêt à faire n’importe quoi, j’étais prêt à tuer pour de l’argent, a-t-il témoigné. Je ne demande pas d’être innocenté. J’étais en psychose, j’en avais 100 à tuer dans mon nettoyage de la race. Ça aurait pu être épargné si j’avais été médicamenté comme il faut. Mais je ne prenais pas mes médicaments quand je retournais dans la rue.

Me Steve Hanafi, l'avocat de la défense dans le procès de Jonathan Maranda, accusé de meurtre prémédité.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

Jason Gagnon, qui devra aussi subir un procès pour meurtre dans cette affaire, soutient avoir informé les médecins qu’il était un soldat de Dieu. Il affirme d’ailleurs l’être encore aujourd’hui, se décrivant comme le chef de la Trinité sur Terre et le fils de Dieu.

J’ai une présence qui répond dans ma tête encore, a-t-il ajouté. Jésus peut descendre dans mon corps et je peux le faire descendre dans le corps des autres. Le projet de purification est encore là, mais je ne veux pas. Mon projet est d’amener le plus de monde à Dieu, a-t-il raconté.

Maranda aurait avoué le geste

Après le passage de Jason Gagnon à la barre, le procès de Jonathan Maranda s’est poursuivi avec de nouveaux témoins pour la Couronne.

L’un d’entre eux, Bobby Dubé, un habitué de La Piaule, a témoigné avoir discuté avec Jonathan Maranda dans le parc du 75e, le jour de la découverte du corps de Nathan Wapachee. L’accusé lui aurait avoué avoir commis le meurtre avec Jason Gagnon et que le geste avait été commandité par la clique. Le témoin a précisé que cette clique faisait du trafic de drogue.

Quand il m’a dit ça, je suis parti de mon côté, parce que je ne voulais rien avoir à faire là-dedans. Il a continué à parler avec la personne qui m’accompagnait, a souligné M. Dubé.

Me Claudia Carbonneau et Me Jérémie Chaput, procureurs de la Couronne au procès Maranda.

Photo : Radio-Canada / Marc-André Landry

En contre-interrogatoire, le témoin a admis avoir gardé le secret sur cette conversation pendant trois ans, avant d’en informer les policiers il y a quelques semaines.

Les audiences, présidées par le juge Guy de Blois, doivent se poursuivre vendredi.

Par ailleurs, le jury, formé de 14 personnes au départ, a perdu deux de ses membres au cours des derniers jours.