Les producteurs de bitume veulent réduire leur empreinte carbone

Un camion épand de l'asphalte.
Photo : Gracieuseté du ministère des Transports du Québec
Bitume Québec, qui regroupe la majorité des producteurs de la province, a annoncé l’élaboration d’un tout premier plan climatique. L’information a été dévoilée jeudi à Trois-Rivières, dans le cadre du congrès réunissant les acteurs de l’industrie.
Les 49 membres de l'association ont convenu jeudi de dresser le portrait environnemental de l'industrie et d'apporter les correctifs nécessaires pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre sans toutefois se fixer d'objectifs pour l'instant.
La première étape sera de connaître le nombre de tonnes de gaz à effet de serre (GES) émises par les producteurs, une donnée qui est actuellement inconnue.
De plus, une firme-conseil en lutte aux changements climatiques NEL-i a été embauchée afin d'accompagner une première cohorte d'une vingtaine d'entreprises dans ses démarches de décarbonation.
Le congrès des membres de Bitume Québec a eu lieu les 29 et 30 mars, à Trois-Rivières, sous le thème En route vers une énergie plus verte.
Plus de bitume recyclé dans les appels d'offres
Mais pour que l'industrie soit plus verte, les gouvernements et les Municipalités devront faire leur part, estime Bitume Québec; ils devront hausser la limite de bitume recyclé dans leurs projets envoyés en appel d’offres.
Actuellement, la limite fixée par le ministère des Transports du Québec (MTQ) est d'environ 20 % de bitume recyclé.
Ce plafond pourrait facilement être doublé, et même plus, selon le vice-président de Bitume Québec, Serge Lefebvre, qui croit que les techniques développées dans les dernières années permettent d'assurer un niveau de qualité du bitume.
Le fait d'utiliser des matériaux recyclés altère la performance, mais les entrepreneurs ont développé des techniques et des produits pour améliorer la qualité
, assure-t-il.
Il ajoute que des villes en Europe pavent leurs chemins avec de l'asphalte 100 % recyclé.
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Le président de l'association, Tytus Zurawski, affirme qu'une plus grande place au bitume recyclé permettrait de réduire l'empreinte carbone en limitant le voyagement dans les carrières notamment.
Avec des techniques de recyclage, on peut commencer à parler d'enrobés perpétuels où on recycle continuellement et on rajoute très peu de matériaux, estime-t-il. On peut déjà le faire, mais on voudrait le faire davantage.
Moins d'énergie dans la fabrication
L'association croit aussi que l'utilisation croissante des techniques d'enrobage à froid fait partie de la solution.
Il s'agit d'une technique, selon Serge Lefebvre, qui est beaucoup moins énergivore.
La démarche est encore préliminaire, mais la volonté des entrepreneurs est bien réelle, assure-t-on. Il faudra seulement un peu d'ouverture des donneurs d'ouvrage
à changer les façons de faire actuelles.