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Les trois quarts des annonces Airbnb illégales dans l’Est-du-Québec

Une maison en été sur le bord de l'eau.

En date de février 2023, il y avait 29 482 locations offertes sur Airbnb au Québec. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger

Les annonces sur la plateforme Airbnb faites dans les trois régions de l’Est-du-Québec, soit la Côte-Nord, la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et le Bas-Saint-Laurent, sont à plus de 75 % illégales.

En Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les annonces de courte durée sur la plateforme Airbnb étaient à 76,42 % illégales.

Sur la Côte-Nord, ce taux est de 86,19 %, et au Bas-Saint-Laurent, de 74,79 %. Ainsi, au moins trois annonces sur quatre sur la plateforme de location de courte durée étaient illégales.

C'est ce que montre un rapport réalisé notamment par le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec, le RCLALQ, qui regroupe environ une soixantaine d’organismes communautaires sur la question du logement. Le regroupement révèle que ce taux moyen à l’échelle provinciale est de presque 80 %.

« C’est important parce qu’on avait certaines données pour Montréal, certaines données pour Québec, mais aucune donnée pour l’ensemble du territoire québécois jusqu’à présent. »

— Une citation de  Cédric Dussault, co-porte-parole du RCLALQ

Cédric Dussault souligne qu'il s'agit du premier rapport à montrer l'ampleur du phénomène à l'échelle provinciale, puisqu'aucune donnée régionale spécifique n’existait avant.

Et d’après le regroupement, ces données pourraient être amenées à être revues à la hausse. Les données ont été récoltées le 28 février, souligne-t-il. C'est une période où on est très loin du sommet de la saison touristique.

Cédric Dussault rappelle aussi qu’Airbnb n’est pas la seule plateforme à faire de la location courte durée.

La Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le pire accaparement

Les deux régions où l'accaparement du parc immobilier par de la location de courte durée est le plus grand, c’est Montréal et la Gaspésie et les Îles, explique Cédric Dussault.

Havre-aux-Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine.

Havre-aux-Maisons, aux Îles-de-la-Madeleine (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Philippe Grenier

Toutefois, comme la proportion locative est plus faible en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, l’impact est plus important dans la région, faisant d’elle la plus touchée de la province.

« Au niveau de l’accaparement du parc immobilier et du parc locatif, la Gaspésie est la région la plus affectée du Québec. »

— Une citation de  Cédric Dussault, co-porte-parole du RCLALQ

D’après le porte-parole, la location de courte durée a aggravé de beaucoup la crise du logement qui touche maintenant tout le pays.

D’après le RCLALQ, environ 2 % de toutes les unités foncières sont utilisées par Airbnb à Montréal et en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Simplement en parlant de la plateforme Airbnb, juste en termes de nombre de logements qui sont retirés du marché locatif traditionnel à long terme, c’est un impact majeur.

Actuellement, plusieurs villes du Québec sont aux prises avec des seuils sous la barre des 1 %, dont plusieurs dans les régions de l’est. Par exemple, d’après la Société d’hypothèques et de logements (SCHL), à Gaspé, le taux d'inoccupation des logements en 2022 est de 0,0 %.

Cédric Dussault estime même que pour certaines régions, si on retournait sur le marché de la location long terme les logements retirés du parc locatif pour le court terme, on pourrait retrouver le seuil d’équilibre, qui est de 3 %.

Des changements exigés

À la suite de l’incendie dans le Vieux-Montréal qui a coûté la vie à sept personnes, la ministre québécoise du Tourisme, Caroline Proulx, a affirmé que son gouvernement compte modifier la loi prochainement pour mieux encadrer les locations de logements à court terme.

La nouvelle législation obligerait tous les annonceurs à afficher leur numéro de certification touristique sous peine de représailles, d’après la ministre.

Après l'événement, la plateforme Airbnb a annoncé qu’elle supprimerait les annonces qui n’ont pas le permis de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ).

Le logo d'Airbnb sur un téléphone.

Des hôtes utilisent des numéros de licence invalides pour continuer à louer leurs propriétés à court terme sur Airbnb.

Photo : Reuters / DADO RUVIC

Tous les propriétaires qui font de la location de courte durée sont tenus d'avoir une attestation de la CITQ afin de pouvoir légalement effectuer ladite location.

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