Démarrer une entreprise : « l’inflation vient tout chambouler »

La microbrasserie Ateepic a ouvert ses portes en 2022.
Photo : Radio-Canada / Yves Lévesque
L’inflation persiste pour les consommateurs, mais aussi pour les entrepreneurs qui tentent de marier rentabilité et productivité. Bâtir une nouvelle entreprise dans un contexte d'inflation peut ainsi être difficile. C'est le cas de la microbrasserie Ateepic, à Edmundston au Nouveau-Brunswick.
Le phénomène des microbrasseries gagne en popularité en Atlantique. La microbrasserie Ateepic a vu le jour l’an dernier. Le démarrage de l'entreprise ne fut pas chose facile, selon son copropriétaire, Luc Bourdages.
Il mentionne que la fondation de la microbrasserie a eu lieu à un moment durant la pandémie où les prix des matériaux avaient monté
.
Les entrepreneurs ont construit un atelier de production. Cependant, l’inflation leur donne du fil à retordre.
On voulait avoir d'autre équipement. Je n'ai pas d'équipement pour empaqueter mes produits. Puis ça, c'est un choix qu'on a fait. On a dit : "Bien, on va mettre de côté ce équipement-là, mais on va quand même faire l'entreprise"
, explique-t-il.
Les coûts de production augmentent. Luc Bourdages affirme qu'ils ont dû modifier le budget prévu pour le démarrage de la microbrasserie.
« On s'était basé sur des coûts de production quand on a fait le montage financier de notre entreprise [avant la pandémie]. Mais là, l'inflation vient tout chambouler. »
L’entreprise tente d’augmenter ses revenus. Luc Bourdages explique qu’il aimerait vendre ses produits à l’extérieur de la microbrasserie pour réussir à équilibrer le budget de l'entreprise.
Tous dans le même bateau
Cathy Pelletier, directrice générale de la Chambre de commerce de la région d’Edmundston, confirme que plusieurs entrepreneurs connaissent une situation similaire à celle de la microbrasserie Ateepic.
On a beaucoup de commentaires tout de suite sur des entreprises ou des entrepreneurs qui se lancent en affaires, puis qui disent : "On était supposés se lancer en affaires avant, mais on a attendu. Sachant ce qu'on a tout de suite, on n'aurait peut-être pas eu besoin d'attendre, parce que c'est pas plus évident tout de suite avec l'inflation qu'on a"
, explique-t-elle.
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La directrice générale souligne que l’inflation s’acharne plus sur les entreprises que la pandémie.
Après avoir vécu cette période, Cathy Pelletier trouve que c’est beaucoup plus difficile pour les entreprises de trouver un équilibre financier à cause de l’inflation.
« Le niveau de production doit quand même rester élevé pour être productif, mais sauf que le coût est élevé. Donc tout ça doit être réajusté, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain. Faut qu'il y ait une transition, et c'est ça qui n'est pas facile pour les entreprises. »
La Chambre de commerce aider les entreprises qui ne joignent pas les deux bouts, ajoute Cathy Pelletier.
On essaie de faire de la pression. Puis, si c'est quelque chose d'uniformisé, bien souvent on a des regroupements de chambres de commerce où on peut faire de la pression au niveau du gouvernement pour faire changer des choses
, explique-t-elle.
Des lois qui existent, ou des amendements [...] en s'unissant comme chambres de commerce au niveau de l'Atlantique, au niveau du Canada.
Selon Tourisme Nouveau-Brunswick, une vingtaine de microbrasseries sont établies un peu partout dans la province, sans compter les nouvelles comme Ateepic.
D'après un reportage de Mathilde Pineault