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La Turquie approuve l’adhésion de la Finlande à l’OTAN

Le président turc Recep Tayyip Erdogan parle dans deux micros, devant un drapeau turc.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan

Photo : Getty Images / ADEM ALTAN

Agence France-Presse

La Turquie a approuvé jeudi, au bout de dix mois de suspense, l'adhésion de la Finlande à l'OTAN. Il s'agit du dernier pays de l'Alliance atlantique à donner son feu vert, après la Hongrie.

Au terme d'un bref débat, au cours duquel ils ont reconnu les légitimes préoccupations sécuritaires de la Finlande, les 276 députés turcs présents ont voté à l'unanimité l'entrée de ce petit pays nordique dans l'OTAN, tandis que la Suède reste toujours à la porte.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la levée de son veto le 17 mars en recevant à Ankara le président finlandais Sauli Niinistö. La décision avait aussitôt été saluée par l'Alliance atlantique.

La commission parlementaire turque des Affaires étrangères avait approuvé cette adhésion la semaine dernière.

Deux hommes se serrent la main et regardent devant.

Le président finlandais, Sauli Niinistö, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'une rencontre à Ankara, le 17 mars dernier.

Photo : Reuters / PRESIDENTIAL PRESS OFFICE

Le président finlandais a remercié les pays membres de l'OTAN pour leur soutien à l’adhésion de son pays, qui est désormais imminente. La Finlande n'a plus qu'à envoyer ses instruments de ratification à Washington, où le traité de l'Alliance est conservé.

Je veux les remercier tous pour leur confiance et leur soutien, a déclaré dans un communiqué le président Sauli Niinistö, à l'attention des membres de l'alliance. Il a également souhaité que la Suède y fasse son entrée le plus vite possible.

La Finlande sera un allié fort et capable, engagé pour la sécurité de l'alliance, a-t-il déclaré.

Nous nous défendrons les uns les autres, a pour sa part promis la première ministre finlandaise Sanna Marin, qui tentera de décrocher dimanche un deuxième mandat lors d'élections législatives.

La Finlande se tient au côté de la Suède, maintenant et à l'avenir, et soutient sa candidature, a-t-elle dit sur Twitter.

La Suède bloquée

Le Parlement hongrois a aussi approuvé l'adhésion de la Finlande lundi, mais continue de bloquer celle de la Suède.

Les demandes d'adhésion des deux pays nordiques avaient pourtant été soumises de concert l'an dernier après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et nécessitaient l'unanimité des pays membres de l'OTAN pour être approuvées.

Le président finlandais avait exprimé son espoir d'une ratification avant les élections présidentielle et législatives turques prévues pour le 14 mai, car le Parlement doit interrompre ses travaux environ un mois avant la tenue du double scrutin.

La Finlande, soumise à une neutralité forcée par Moscou après sa guerre avec l'Union soviétique lors du deuxième conflit mondial, partage la plus longue frontière européenne (1340 km) avec la Russie, derrière l'Ukraine.

Le premier ministre de la Suède Ulf Kristersson parle dans un micro, devant des drapeaux.

Le premier ministre de la Suède, Ulf Kristersson, lors d'une conférence de presse de l'OTAN, au début de mars 2023.

Photo : Getty Images / JONATHAN NACKSTRAND

La chose la plus importante est que la Finlande et la Suède deviennent rapidement membres à part entière de l'OTAN, et non pas qu'elles adhèrent exactement en même temps, avait estimé le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

M. Erdogan bloque toujours l'élargissement de l'OTAN à la Suède en lui reprochant sa passivité face à la présence de terroristes kurdes accueillis sur son sol et réclame des extraditions sur lesquelles le gouvernement n'a pas le dernier mot.

Un député du parti pro-kurde HDP, troisième force politique du pays, Hisyar Ozsoy, a d'ailleurs dénoncé lors du débat avant le vote l'horrible chantage du gouvernement turc sur les deux pays candidats.

Le Kremlin, qui a d'abord semblé minimiser l'importance de la candidature de la Finlande et de la Suède, a durci le ton ces dernières semaines. Mardi, il estimait que les deux pays deviendraient, une fois admis dans l'OTAN, des cibles légitimes de représailles de Moscou, y compris militaires.

Dans la foulée, la Suède avait annoncé mercredi la convocation de l'ambassadeur russe à Stockholm.

Des armes nucléaires déployées au Bélarus

Le président russe Vladimir Poutine a par ailleurs affirmé la semaine dernière que Moscou allait déployer des armes nucléaires tactiques sur le territoire de son allié, le Bélarus, situé aux portes de l'Union européenne.

La situation reste délicate pour la Suède qui fait toujours face aux objections d'Ankara.

Il n'y a eu aucune mesure positive prise par la Suède en ce qui concerne la liste des terroristes, a déploré M. Erdogan, en évoquant plus de 120 demandes d'extraditions formulées par Ankara.

L'autodafé d'un exemplaire du Coran par un extrémiste dans la capitale suédoise, en janvier, avait conduit à la suspension des pourparlers entre Ankara, Helsinki et Stockholm.

Le président turc avait alors laissé entendre que la Turquie était prête à approuver séparément l'adhésion de la Finlande, alors que les deux pays souhaitaient à l'origine avancer main dans la main.

Stockholm espère toutefois boucler l'entrée de son pays dans l'Alliance avant le prochain sommet de l'OTAN prévu pour juillet à Vilnius, en Lituanie.

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