Déplacements à Québec : Marchand veut opérer un « changement »

Bruno Marchand au Danemark
Photo : Radio-Canada / Olivier Lemieux
Au terme d’une mission de huit jours menée au pas de course, Bruno Marchand quitte la Scandinavie avec l’intention de transformer les façons de se déplacer à Québec.
Si on ne prend pas le changement par la main, il va nous prendre par la gorge
, s’est emporté le maire de Québec jeudi, au dernier jour d’un voyage qui l’aura mené au Danemark, en Suède et en Finlande.
La citation n’est pas de lui, prend-il soin de préciser, mais de Churchill.
Bruno Marchand voit la bataille contre les changements climatiques comme le grand défi de notre époque et les villes, comme des acteurs de changements.
« Il faut y croire, il faut avoir la volonté, il faut se mettre en mouvement! »
À Québec, 90 % des trajets de moins de 5 kilomètres ne se font ni en transport actif ni en transport collectif.
Sans déclarer la guerre à l’auto, Bruno Marchand croit qu’il faut faire plus de place aux piétons et aux vélos.
Les corridors Vélo cité
De son passage à Copenhague, au Danemark, le maire Marchand retient la nécessité d’offrir des pistes cyclables sécuritaires et intégrées aux principales artères routières.
Le concept, baptisé Vélo cité, à Québec, sera lancé dès 2024. Le premier corridor doit relier de façon directe
le secteur Charlesbourg au centre-ville. Bruno Marchand souhaite ajouter un corridor de plus chaque année, d’ici la fin de son mandat.
Si les nouveaux axes sont bien déneigés l’hiver, il se dit convaincu que plusieurs citoyens choisiront de pédaler pour aller travailler.
Bruno Marchand promet des aménagements de quartier et des infrastructures publiques qui permettent aux gens d’être bien et d’améliorer leur qualité de vie.
La suite du tramway
Trois jours à Helsinki, la capitale finlandaise, ont convaincu le maire Marchand de commencer à planifier rapidement la suite du projet de tramway.
À l’heure actuelle, Helsinki mène de front trois chantiers qui porteront son réseau de tramway à quelque 90 kilomètres d’ici quatre ans. À l’horizon 2040, la Ville projette une véritable toile de mobilité totalisant plus de 140 kilomètres.
Dès le chantier du tramway de Québec lancé, Bruno Marchand entend se tourner vers les gouvernements pour boucler le financement de la phase 2.
Selon lui, la capitale nationale ne peut se contenter d'un tronçon de moins de 20 kilomètres d’est en ouest.
« On veut servir la couronne nord. Nécessairement, ça va prendre la présence des gouvernements. La Ville ne peut pas faire ça toute seule. »
Questionné sur les secteurs qu’il souhaite desservir, Bruno Marchand cite spontanément Charlesbourg, Lebourgneuf et l’aéroport international Jean-Lesage.
Les citoyens sont prêts
En réponse à ceux qui le voient se heurter à un mur d’opposition, le maire Marchand cite le succès des Flexibus, qui ont enregistré près de 125 000 déplacements dans les banlieues à leur première année d’opération.
Selon lui, c’est la preuve que le déploiement d’une offre de mobilité attrayante peut trouver son public. Les citoyens de Québec ne sont pas réfractaires au changement.
« Nos citoyens sont prêts et nos citoyens le souhaitent. »
De toute manière, ne rien faire maintenant ne fera qu’imposer des actions précipitées plus tard, prévient le maire de Québec.
Quand t’es rendu là, ça va assez mal parce que tu le fais en urgence, tout croche et sans planification
, déplore Bruno Marchand.