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Un bar de Prince Albert refuse de servir une Autochtone à cause d’un tatouage au menton

Sara Carriere-Burns arbore le costume traditionnel de la Nation crie James Smith.

Sara Carriere-Burns a reçu son tatouage culturel en 2022. Elle explique que le dessin sur son menton, qui provient de ses ancêtres du Traité 6, représente ses enfants.

Photo : Facebook/Sara Carriere-Burns

Radio-Canada

Le propriétaire d'un bar à Prince Albert en Saskatchewan a demandé à une femme de la Nation crie James Smith de quitter l’établissement à cause d’un tatouage qu'elle porte au menton.

Sara Carriere-Burns s’est rendue au Bar Prince Albert Brewing Company le 25 mars dernier avec des membres de sa famille.

Après avoir commandé une boisson sucrée et un verre d’eau au serveur, le propriétaire Robert McLeod est venu lui annoncer qu'elle devait quitter les lieux à cause de son tatouage facial.

Le propriétaire du bar a donné comme raison que l’établissement refusait catégoriquement d’accueillir les personnes qui portent un tatouage facial.

Sara Carriere-Burns lui aurait alors signifié qu’il s’agissait d’un tatouage qui fait partie de sa culture et lié à une tradition émanant du Traité 6.

Mais Robert McLeod n’a pas démordu.

La cliente a demandé à sa fille d'enregistrer l’échange entre elle et le propriétaire, et la vidéo a circulé sur Facebook.

Je m'en fiche, maquillez-vous et couvrez-vous. Ce n'est pas autorisé dans notre bar. Je me fiche de votre culture, et si vous regardez notre code vestimentaire, la règle numéro un est l'interdiction des tatouages sur le visage, a répondu le propriétaire dans l'enregistrement.

« J'étais vraiment en état de choc. Je n'arrivais pas à croire la façon dont il me parlait et je ne comprenais pas pourquoi il était si en colère. »

— Une citation de  Sara Carriere-Burns, de la Nation crie James Smith

Lorsque CBC l'a joint au téléphone mardi matin, Robert McLeod a dit ne pas avoir vu la vidéo et avoir par ailleurs suggéré à Sara Carriere-Burns de couvrir ses tatouages avec du maquillage.

Sara Carriere-Burns arbore un tatouage sur son visage dont les lignes et les points représentent ses enfants.

Avant l'incident, Sara Carriere-Burns dit n'avoir reçu que de bons commentaires au sujet de son tatouage.

Photo : Soumise par Sara Carriere-Burns

Sara Carriere-Burns explique que son tatouage fait écho au Traité 6 et qu'il représente ses enfants.

Les deux lignes extérieures représentent mes deux fils que nous avons perdus pendant la grossesse, et les deux lignes intérieures sont mes filles biologiques qui sont ici avec moi maintenant. Je suis également parent d'accueil, a-t-elle précisé.

Elle soutient que cette pratique est un moyen de se réapproprier son identité et sa culture, car le tatouage traditionnel était autrefois interdit pour forcer les Autochtones à s'assimiler.

La directrice de l'Institut de recherche autochtone de McMaster, Savage Bear, porte elle-même un tatouage culturel de trois bandes verticales sur le menton. Selon elle, cette pratique tend à être revitalisée par les peuples autochtones du monde entier.

C'est une revitalisation, une renaissance de toutes ces choses qui nous ont été enlevées, a-t-elle dit.

Sara Carriere-Burns a indiqué qu'elle envisageait de déposer une plainte contre Robert McLeod pour atteinte aux droits de la personne.

Avec les informations de Daniella Ponticelli

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