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Une locataire « abasourdie » par la présence de crustacés dans l’eau de son appartement

Un crustacé vu au microscope.

Voici les crustacés qui, selon Nancy Basinger, sortent du robinet de sa salle de bain.

Photo : (Nancy Basinger ).

Radio-Canada

Une locataire du centre-ville de Windsor affirme avoir vu de petites ondulations de mouvement dans un seau d'eau de sa salle de bain, au mois de février dernier. Selon le résultat d’analyse au laboratoire, il s'agit d'amphipodes, des petits crustacés ressemblant à des crevettes. Nancy Basinger n'en a pas cru ses yeux.

J'étais totalement et complètement abasourdie, raconte Mme Basinger. Je n'arrivais pas à croire que des créatures vivantes sortaient de mon robinet, ajoute-t-elle.

Mme Basinger tient trois échantillons destinés  au laboratoire pour analyse.
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Mme Basinger tient les tubes dans lesquels elle a placé l'eau de son unité et qu'elle a apportés au chercheur Marco Hernandez de l'Université de Windsor.

Photo : Jennifer La Grassa/CBC

Mme Basinger a tenté d'obtenir des réponses précises auprès de la compagnie d'eau et d'électricité de la Ville, Enwin Utilities, le Bureau de santé publique de Windsor-Essex (WECHU), la Ville de Windsor et son propriétaire, Skyline Living. Sans succès.

« En tant que locataire, vous n'avez pas de pouvoir auprès du bureau de santé publique [ni] auprès d'Enwin Utilities, vous n'avez pas le droit de vous adresser à qui que ce soit, c'est comme un trou noir dans lequel je suis tombée. »

— Une citation de  Nancy Basinger, locataire

Je suis très frustrée par cette situation, lance-t-elle.

Elle a par la suite décidé d’apporter 10 échantillons d'eau de sa salle de bain et de celle de sa voisine, Krystyl Miners, à l'Institut de recherche environnementale des Grands Lacs (GLIER, traduction libre) de l'Université de Windsor pour analyse.

C'est là que le postdoctorant Marco Hernandez a identifié des amphipodes dans l'eau analysée.

Selon M. Hernandez, ces crustacés vivent dans l'eau douce et ne sont pas connus pour causer des problèmes de santé aux personnes qui les ingèrent.

Il affirme avoir également trouvé d'autres invertébrés aquatiques appelés nématodes ou d'autres débris flottants dans quatre échantillons.

Selon lui, les analyses ont révélé que ces nématodes se trouvaient uniquement dans l'eau de Mme Basinger.

J'ai fait des cauchemars dans lesquels je buvais un verre d'eau et que je sentais quelque chose ramper sur ma langue. Oui, c'est affreux, dit Krystyl Miners, qui a dit avoir vu les amphipodes dans l'eau de sa voisine.

De nombreuses questions sans réponse

Marco Hernandez suppose qu'il y a peut-être une fissure ou une fuite dans l'un des tuyaux du bâtiment, mais estime que les amphipodes ne devraient pas être vivants une fois arrivés là.

« Des animaux de cette taille ne devraient pas prospérer dans de l'eau résidentielle, surtout après qu'elle a été traitée par la compagnie d'électricité. »

— Une citation de  Marco Hernandez, postdoctorant à l'Université de Windsor

Il affirme toutefois qu'il existe encore des zones d'ombre.

Marco Hernandez dans son laoboratoire tient dans ses mains un tube

Marco Hernandez,un chercheur à l'Université de Windsor, a identifié ce qui se trouve dans l'eau de Mme Basinger comme étant des amphipodes et des nématodes, deux invertébrés aquatiques.

Photo : Jennifer La Grassa/CBC

S'il y a des amphipodes dans l'eau, peut-il y en avoir d’autres espèces d’êtres vivants? Comment les amphipodes sont-ils arrivés là? Je n'en sais vraiment rien, conclut-il.

L'eau est normale, selon les analyses menées par la Ville et le propriétaire

CBC a prélevé des échantillons dans la baignoire de Mme Basinger, dans celle de sa voisine et dans une autre d'un ami habitant dans le même immeuble, mais aucune anomalie n'y a été découverte, selon M. Hernandez.

Dans une déclaration par courriel de l'entreprise propriétaire, Skyline Living, le vice-président BJ Santavy indique que la Ville de Windsor et la société tierce Culligan Water ont aussi prélevé des échantillons dans l'appartement de Mme Basinger et dans la chaufferie de l'immeuble, là où l'eau pénètre dans l'immeuble.

Jeff Stirling, vice-président du marketing et de la communication du groupe Skyline, affirme que la société a également prélevé plusieurs échantillons dans de différentes zones du bâtiment.

Chaque échantillon a été testé pour vérifier la pureté de l'eau et tous étaient normaux, selon M. Santavy et le rapport de Culligan Water.

La santé et la sécurité de nos locataires sont toujours notre priorité numéro un, peut-on lire dans le courriel de BJ Santavy.

M. Stirling assure de son côté que Skyline est en communication régulière avec la locataire et qu'il l'a rencontrée la semaine dernière.

Une image d'un inscet à travers un microscope

Voici l'image que le chercheur Hernandez peut voir dans les échantillons d'eau dans son microscope.

Photo : Jennifer La Grassa/CBC

Pour l'instant, Mme Basinger estime que Skyline a été sincère dans son enquête, mais que le bailleur a été lent à réagir à la situation.

Dans un courriel, le directeur des inspections du service des bâtiments de la Ville de Windsor, Rob Vani, déclare avoir commencé à enquêter activement sur un problème d'eau potable dans l'appartement le 16 février.

Depuis, il n'a trouvé aucun problème avec l'eau et a clos son enquête le 20 mars.

Le Bureau de santé publique de Windsor-Essex soutient par courriel ne pas être en mesure de fournir des détails, par devoir de réserve envers les plaintes qu'il reçoit.

De son côté, Robert Spagnuolo, vice-président des opérations de distribution d'eau d'Enwin Utilities, précise qu'il a reçu une plainte. L'enquête provenant d'Enwin a révélé que l'eau est saine et que le problème se situe du côté de la fermeture du robinet chez la cliente.

Conclusions non rassurantes, selon la locataire

Même si les échantillons se sont révélés propres pour certains, Mme Basinger estime que son eau n'est pas potable.

Elle assure qu'elle ne se sentira pas tout à fait à l'aise de la consommer tant que les canalisations du bâtiment et les canalisations souterraines n'auront pas été soigneusement vérifiées par un plombier muni d'une caméra.

« Tant que [Skyline] n'aura pas pris une caméra, examiné et réparé les fissures dans les tuyaux, je ne me sentirai pas en sécurité. »

— Une citation de  Auteur

Selon Mme Basinger, cette situation a mis en évidence la nécessité d'un contact central auquel les locataires peuvent s'adresser en cas de problèmes susceptibles de poser des problèmes de santé.

Tout locataire lésé peut déposer une plainte

Douglas Kwan, directeur de la défense des droits et des services aux locataires à l'Advocacy Centre for Tenants Ontario, indique que Mme Basinger peut déposer une plainte auprès de la Commission de la location immobilière (LTB) si elle estime que son propriétaire ne remplit pas ses obligations légales, à savoir maintenir le logement en bon état.

Douglas Kwan regarde tout droit à la caméra.

Selon Douglas Kwan, le propriétaire a l'obligation de parler au locataire et de s'assurer que le logement et le bâtiment sont correctement entretenus.

Photo : Jennifer La Grassa/CBC

Cette lacune dans la fourniture d'informations à la plaignante la prive de la possibilité de prendre d'autres mesures pour assurer sa sécurité, et ne lui permet pas d'assurer le suivi des travaux qui ont pu être ordonnés par la Ville, explique-t-il.

Avec les informations de CBC

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