Une Commission recommande la fermeture de l’École de la GRC de Regina

La Division Dépôt forme les agents de la GRC depuis 1885.(Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Rob Kruk
La Commission des pertes massives recommande la fermeture de l’École de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de Regina, la Division Dépôt, d’ici 2032. Le rapport final de la Commission, intitulé Turning the Tide Together, a été rendu public jeudi.
Dans ce document de 3000 pages, les auteurs estiment que Sécurité publique Canada devrait plutôt mettre sur pied un programme universitaire de trois ans pour former les agents de police.
La mise en œuvre des programmes de formation policière peut nécessiter un partenariat avec des établissements d'enseignement supérieur existants
, écrit le rapport. [Ce programme] exigera une collaboration entre les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables du maintien de l'ordre.
« Le nouveau modèle de formation policière devrait être fondé sur la recherche, donner aux étudiants la possibilité de participer à des travaux de recherche et mener les candidats à l'obtention d'une licence de trois ans en maintien de l'ordre. »
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Le rapport indique aussi qu’il faut veiller à ce que le nouveau modèle soit culturellement accessible et adapté aux femmes, aux étudiants autochtones et à d'autres groupes qui ont toujours été sous-représentés et mal desservis par la police au Canada
.
D'après ce document, offrir un soutien financier aux candidats qualifiés issus de ces groupes peut contribuer à attirer des étudiants plus diversifiés à faire carrière en maintien de l'ordre.
Le nouveau modèle de formation policière proposé devra respecter les normes nationales, tout en étant offert sur plusieurs campus de différentes régions à travers le Canada. Ces campus seront probablement affiliés à des universités ou à des collèges existants, souligne le rapport.
« Sécurité publique Canada devrait consulter le Collège universitaire de la police finlandaise et la police finlandaise pour la conception de ce programme. »
Le programme actuel de formation à l'École de la GRC
de Regina consiste en une formation intensive de 26 semaines. Ce qui est insuffisant selon Leanne J. Fitch, membre de la Commission des pertes massives.C'est insuffisant de nos jours…nos politiciens, nos chefs de police, nos communautés doivent exiger plus, nous devons apprendre des erreurs du passé parce que le statu quo dans le maintien de l'ordre n’est plus acceptable
a déclaré Leanne J. Fitch, qui est également commissionnaire et cheffe de police à la retraite.
Des réactions mitigées
Selon le premier ministre Scott Moe, la province a plus que besoin de ce centre de formation. Nous manquons d'agents de la paix dans notre province, partout à travers la province, que ce soit des agents municipaux ou des agents de la GRC . Nous avons besoin de plus qui passent par le dépôt pour assurer la sécurité de la province en Saskatchewan, et plus largement pour les Canadiens
, a insisté Scott Moe.
D'après lui, le temps de réponse des agents de la paix dans les régions éloignées a souvent fait l'objet de préoccupations, surtout depuis les attaques au couteau dans la Nation Crie James Smith à l'automne dernier.
Une préoccupation partagée par la cheffe de l’opposition Carla Beck. C'est profondément préoccupant, non seulement en tant que député provincial à Regina, mais aussi en tant que personne très fière de la tradition de la GRC dans cette province
, a affirmé Carla Beck.
Des préoccupations qui sont aussi relayées par la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan. L'organisme affirme que de prendre une telle décision, sans consultation des Premières Nations, est considérée comme du racisme systémique et un manque de considération.
Elle n'appuie donc pas les recommandations qui risquent de limiter selon elle, les opportunités pour les jeunes des Premières Nations de devenir agents.
Cependant, la Commission recommande aussi à la GRC
de consulter les Métis de la province et la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan (FSIN) pour déterminer comment les bâtiments et le terrain pourraient être utilisés à l'avenir.Selon le site Internet de l’organisme, la Commission des pertes massives est une enquête publique indépendante créée pour examiner les pertes massives survenues en Nouvelle-Écosse les 18 et 19 avril 2020, et pour formuler des recommandations utiles afin d'aider à protéger les Canadiens à l'avenir.
La Division Dépôt forme les agents de la GRC
depuis 1885. À noter que la Ville de Regina s’est refusée pour l’instant à tout commentaire.Avec les informations de Laurence Taschereau