Le nouveau chef de la Première Nation de Pikwakanagan choisit le chemin de l’unité
« Nous avons besoin de travailler ensemble pour bâtir des ponts. »

Greg Sarazin a été élu le 25 mars dernier.
Photo : Site web / Greg Sarazin
Élu le 25 mars dernier, le nouveau chef de la Première Nation de Pikwakanagan, Greg Sarazin, entend faire renaître la confiance au sein de la communauté. Il place également les revendications territoriales au sein de ses priorités. L’un ne va pas sans l’autre pour lui.
Bien que nouvellement élu, Greg Sarazin n'en est pas à ses premières armes. Il a été élu chef en 1987 et pour un mandat de deux ans. Par la suite, il a notamment été conseiller, puis chef négociateur des revendications territoriales pour les Algonquins durant 10 années.
Il est aussi chef d’entreprise depuis 15 ans et possède deux compagnies, qui contribuent à offrir de l'emploi à des membres de la communauté.
Le nouveau chef est par ailleurs un artisan traditionnel qui est aussi reconnu comme un gardien du savoir au sein de la première nation de Pikwakanagan.
Il se dit fier et honoré de transmettre ses connaissances dans la fabrication de canots en écorce de bouleau provenant de la terre-mère à la prochaine génération de jeunes autochtones en mentionnant qu’il s’agit d’une responsabilité.
Située à 147 kilomètres à l'Ouest d'Ottawa, Pikwakanagan (Golden Lake), est la seule Première Nation sur dix communautés algonquines reconnues par le gouvernement fédéral et elle est régie selon un code électoral coutumier adopté par référendum en mars 2009. Ce mode de scrutin permet à chacun des membres de la communauté le droit de vote et exclut les nominations liées à l'hérédité, les clans ou le consensus.
Un chef à l'écoute de sa communauté et de ses membres
Greg Sarazin se dit prêt à travailler très fort pour faire naître l’unité à la table du conseil et auprès des membres de la première nation de Pikwakanagan.
Il reconnaît que des dissensions existent au sein de la communauté et c’est avec le soutien des conseillers et de ses membres qu’il veut les mettre en lumière. C’est ainsi que nous pourrons aller de l’avant
, souligne-t-il.
« J'estime que le chef et les conseillers ont le devoir de suivre les orientations souhaitées par les membres de la communauté. »
Selon lui, la voix des membres qui vivent dans la communauté est aussi importante que celle des membres qui vivent en milieu urbain. Ils considèrent tous les membres de la communauté à part entière.
Un chef et les conseillers ont le mandat de servir leurs membres. Un sentiment d'appartenance doit renaître
, précise-t-il.
La revendication territoriale des Algonquins
En 2016, une entente qui lie les Algonquins de l’Ontario (AOO) et la province a été signée, mais n’a pas été ratifiée par un acte officiel.
L'entente de principe, qui visait à clarifier les prochaines étapes devant mener à un règlement définitif, prévoit que les Algonquins deviendraient propriétaires d'un territoire de près de 475 kilomètres carrés en plus d'un versement de 300 millions de dollars par le Canada et l'Ontario.
C'est dans ce contexte que le chef Sarazin veut poursuivre les pourparlers, dans ce qui constitue la revendication territoriale de la plus grande envergure en cours de négociation en Ontario. Cette étape constitue une voie de solution pour les communautés algonquines de l’Ontario dont Pikwakanagan fait partie.
Quant au chef Sarrasin, la participation et l'implication des membres de la communauté sont indispensables. Il précise avec justesse que, par ailleurs, les conseillers possèdent de solides compétences.
C’est ensemble que nous pourrons définir les prochaines actions liées aux revendications territoriales,
conclut-il.