Des ministres québécois interpellés au sujet du drame à Louiseville

Lors d'une intervention policière lundi soir à Louiseville, le suspect a tué la sergente Maureen Breau. (Photo : 28 mars 2023).
Photo : Radio-Canada / Martin Chabot
Le ministre responsable des Services sociaux ainsi que le ministre de la Justice ont été interpellés jeudi matin au sujet de la mort d’une policière en service, survenue à Louiseville, lors de la période des questions. Les conclusions de la Commission d’examen des troubles mentaux ont par ailleurs été évoquées par l'opposition libérale à l'Assemblée nationale du Québec.
Pendant une opération policière lundi soir, la sergente de la Sûreté du Québec (SQ) Maureen Breau a été tuée par un homme qui souffrait de problèmes de santé mentale. L’individu a par la suite été abattu par d’autres agents. Le suspect avait de lourds antécédents judiciaires. Il avait été reconnu non criminellement responsable à cinq reprises.
Jeudi matin, Lionel Carmant a défendu les actions de son gouvernement en santé mentale en mentionnant notamment que son gouvernement a un partenariat avec les organismes communautaires qui oeuvrent dans ce domaine. On a augmenté le nombre de patients qui sont vus en santé mentale. On est passé de 160 000 en 2019-2020, à 250 000 en 2021-2022 et on continue d’ajouter des ressources pour s’assurer que les patients soient vus le plus rapidement possible
, a-t-il ajouté.
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Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice, André A. Morin, a quant à lui brièvement résumé les conclusions de la Commission d’examen des troubles mentaux qui a évalué le tueur, Isaac Brouillard Lessard.
En mars 2022, la Commission d’examen des troubles mentaux concluait que l’accusé représente toujours, en raison de son état mental, un risque important pour la sécurité du public, mais estime que ce risque est adéquatement contrôlé si la libération de l’accusé est assujettie à un suivi et un encadrement appropriés
.
Le député libéral a ensuite demandé au ministre de la Justice du Québec son plan pour prévenir ce genre de situation, ce à quoi Simon Jolin-Barrette a répondu qu’il travaillait de concert avec le gouvernement fédéral. Il affirme avoir contacté son homologue canadien David Lametti pour évaluer comment modifier le Code criminel.
Un rapport évocateur
Dans son rapport, la Commission d’examen des troubles mentaux évoque le fait que le tueur souffrait notamment d'un trouble de la lignée schizophrénique et qu’il refusait de reconnaître les diagnostics. Il avait aussi un problème de consommation d’alcool et de cannabis.
On y apprend également qu’il a été violent verbalement et physiquement à plusieurs reprises avec les intervenants du milieu hospitalier et psychiatrique. Il a, par exemple, proféré des menaces au personnel, craché au visage d’un employé, renversé un bureau sur un professionnel et agrippé la gorge d’un autre.
Sa propension à entrer en conflit avec ses voisins est aussi documentée.
« [En mars 2018], la mère de l’accusé évoque qu’il se porte beaucoup moins bien. Il paraît méfiant et paranoïde. Il clame l’existence d’un complot contre lui. Il est conduit à l’urgence après avoir été impliqué dans une altercation au cours de laquelle il menace ses voisins avec un couteau. »
Dans sa décision de lui accorder une liberté avec des conditions telles que se conformer aux recommandations de l’équipe traitante, de garder la paix et de s’abstenir de consommer toute drogue, la Commission dit avoir tenu compte notamment des antécédents de maladie psychotique qui se sont traduits par des délires qui sont demeurés présents durant de longues périodes et des antécédents d’actes violents en psychose
.
La Commission avait conclu que la possibilité que l’homme fasse appel à de l’aide en cas de besoin était très faible et qu’un encadrement était donc nécessaire.