Un accord de 6 M$ suscite des inquiétudes concernant la privatisation des soins de santé

Certains craignent que cet accord ne crée un système à deux vitesses dans le milieu de la santé. (Photo d'archives)
Photo : Shutterstock / ChaNaWiT
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) se dit inquiet du fait que la privatisation des soins de santé gagne du terrain en Saskatchewan.
Ces inquiétudes ont été soulevées après que le gouvernement provincial a signé un accord de 6 millions de dollars permettant aux personnes qui attendent une intervention chirurgicale du genou ou de la hanche d’aller se faire opérer à Calgary.
Cet accord, qui a été rendu public mercredi, stipule que la province paiera le fournisseur de soins de santé privée Canadian Surgical Solutions pour faire des chirurgies jusqu’en mars 2024.
Le ministre de la Santé, Paul Merriman, affirme que ce contrat a pour but de prodiguer des soins plus rapidement aux gens qui attendent de se faire opérer.
Le président du SCFP
de la section locale 5430, Bashir Jalloh, n’est cependant pas convaincu que cette mesure réduira le temps d’attente à long terme.Nous voyons que le gouvernement ne s'oriente vers rien d'autre que la privatisation
, affirme-t-il.
Bashir Jalloh estime que cette manœuvre pourrait aussi inciter des travailleurs de la santé du secteur public à changer d'emploi pour travailler dans une clinique privée, ce qui aggraverait la situation en matière de personnel.
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En août dernier, Paul Merriman a annoncé que Canadian Surgical Solutions pourrait réaliser 20 interventions chirurgicales du genou ou de la hanche par mois pour des patients saskatchewanais qui sont toujours sur la liste d'attente.
Le dernier budget a cependant démontré que la province souhaite réaliser 6000 interventions chirurgicales supplémentaires cette année, dont certaines dans des cliniques privées.
« Il ne s'agit pas d'une décision politique, mais d'une décision clinique. »
Les patients qui souhaitent se rendre à Calgary devront assumer leurs frais de voyage, ce qui fait sourciller les défenseurs des soins de santé publics.
Le directeur général de l'organisme Friends of Medicare, Chris Gallaway, estime que le fait d'obliger les gens à payer des frais de déplacement crée un système à deux vitesses, dans lequel ceux qui ont les moyens de voyager, ont essentiellement la possibilité de passer devant les autres.